Partie 1 - Concevoir une politique d'accueil de la petite enfance
Chapitre 6 - La place de la coordinatrice petite enfance

1.6/1 - Un nouveau métier, des missions de coordination souvent mal définies

Un métier récent

Le métier de coordinatrice petite enfance a été créé dans les années 1980 en lien au plan de développement des crèches. Dans les années 1990-2000, l'extension des dispositifs contractuels avec la CAF (contrat enfance) ont incité au développement de ce métier. En effet, avec la création de plusieurs structures d'accueil collectif sur un même territoire, la CAF demandait un suivi plus rapproché et une mise en cohérence des projets d'établissement, tout en finançant 50 % du poste de coordinatrice dans le cadre des contrats enfance. Aujourd'hui, ces postes sont nettement moins financés dans le cadre du contrat enfance et jeunesse (15 %). Pour autant, les missions de coordination sont de plus en plus indispensables et le métier est en pleine évolution.

Des origines diversifiées et des appréhensions différentes du métier

Selon leur formation initiale, les coordinatrices appréhendent leur métier de façon différente ;

  • les puéricultrices : souvent anciennes directrices de structure, leur coordination est plutôt centrée sur le fonctionnement interne de la collectivité, la cohérence des structures, les relations aux équipes ;

  • les éducatrices de jeunes enfants (EJE) ou animatrices : leur coordination est davantage tournée vers l'extérieur, les partenaires, les élus, l'animation d'une dynamique locale autour des questions relatives à la petite enfance ;

  • les administratives : leurs missions de coordination sont essentiellement intégrées à une direction de service.

Des grades qui ne correspondent pas toujours aux fonctions exercées

Ce métier récent met du temps à être reconnu et pris en compte dans le cadre de la fonction publique territoriale. De nombreuses coordinatrices ont un statut de cadre B tout en ayant des missions relatives à la gestion de personnel et donc relevant du grade de catégorie A. Ces situations créent des difficultés lorsque des directrices de crèches sont de grade supérieur. Même quand elles n'ont pas une fonction hiérarchique auprès des directions de structure, la reconnaissance des compétences de cadre et leur statut paraissent pourtant indispensables pour être légitimée dans leurs actions.

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