Partie 9 - En complément
Chapitre 15 - La socialisation dans les modes d’accueil

9.15/7 - Différences culturelles

Chaque famille a des habitudes de vie, conséquence de multiples facteurs qui s’annulent ou se potentialisent entre eux.

Parmi eux, il est habituel de reconnaître des facteurs liés à la culture d’origine – celle de la maman influant souvent davantage que celle du papa dans le domaine de la petite enfance –, ceux découlant du vécu personnel de la maman, ceux consécutifs à l’environnement et en particulier le ressenti de cet environnement. On peut encore citer l’existence ou non de ressources personnelles, familiales ou amicales.

I - ILLUSTRATIONS DE CES DIFFÉRENCES

Les deux vignettes suivantes, qui illustrent des modalités socialisatrices très différentes, en témoignent.

1 - Des rencontres humaines nombreuses et interactives

Exemple

Activités interhumaines entre enfants et adultes

Aminata est la petite dernière de Fatoumata. Elle a 7 mois et vit avec son papa, sa sœur de 6 ans, Bintou, et ses deux frères de 9 et 4 ans, Mohamadou et Djibril. Fatoumata, mère au foyer, accueille souvent chez elle des copines – c’est elle qui le dit – pour des séances de henné. Sylvie, une amie de Fatoumata, est toujours invitée sans pouvoir se libérer ; aujourd’hui, elle participe exceptionnellement à ce qui ressemble à une petite fête. Les copines arrivent avec les plus jeunes de leurs enfants, souvent portés dans le dos. Tout ce petit monde cohabite dans la pièce principale durant tout l’après-midi.

Ce sont cinq enfants entre 4 et 10 mois qui sont donc au milieu de sept femmes. Fatoumata fait de jolis dessins au henné sur la plante de leurs pieds et sur leurs mains, chacune passant à tour de rôle. À chaque fois, c’est donc un certain nombre de mains qui ne sont plus disponibles, le temps de séchage étant assez long.

Qui s’occupe alors des bébés ? Certains dorment dans un coin du canapé ou sur un matelas posé à terre. Les autres passent de bras en bras ; toutes les femmes s’occupent de tous les enfants. Ils reçoivent de chacune des stimulations assez toniques sous forme de petites projections en l’air entre les mains pour les plus jeunes, ou de sauts debout sur les genoux pour les plus grands. De temps en temps, ils sont couchés à plat ventre sur les genoux, ce qui permet des massages du dos, des fesses et des jambes. Puis ils sont reposés sur un fauteuil ou à terre, assis sur les pieds nus des femmes, ce qui fait une sorte de balançoire.

Ce jour-là, même Bintou qui est là parce qu’elle est un peu malade, s’essaye à s’occuper de sa petite sœur comme elle l’a vu faire par ses cousines maliennes qu’elle est allée visiter l’été dernier. Elle la prend dans les bras, la fait sauter sur ses genoux, demande à la porter sur le dos, lui donne un yaourt pour son goûter. En revanche, elle s’occupe moins des autres bébés...

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