Partie 9 - En complément
Chapitre 15 - La socialisation dans les modes d’accueil

9.15/9 - Face aux difficultés de socialisation

La capacité de socialisation semble être une évidence dans le développement de l’enfant. Il est difficile de s’imaginer qu’un enfant puisse rencontrer des difficultés pour aller vers d’autres adultes que ses parents ou d’autres enfants de son âge.

Tous les enfants n’ont pourtant pas les mêmes compétences psychosociales. Certains ont du mal à se séparer de l’objet d’attachement initial, la mère le plus souvent, pour aller vers l’autre. Se pose alors la question de la qualité du lien pour pouvoir s’éloigner sans que ne se pose la question du retour. D’autres sont, eux, en incapacité totale de créer du lien.

I - DIFFICULTÉS ET SOLUTIONS

Deux vignettes cliniques sont l’occasion d’interroger ces situations où l’angoisse de séparation n’évolue pas et d’essayer de proposer des actions pour aider ces enfants et leurs parents.

1 - L’enfant n’arrive pas à se séparer de sa mère

Exemple

Toni et sa maman sont inséparables

Toni, 22 mois, et sa maman, Zélie, sont accueillis pour la troisième fois à la halte-garderie de leur quartier dans le cadre d’une période d’adaptation. Zélie a fait cette démarche suite à l’incitation de la puéricultrice de la PMI qui a observé que Toni a beaucoup de difficultés à s’écarter de sa maman pour aller vers les autres (enfants ou adultes). Elle avait pensé qu’en grandissant, la situation évoluerait. Ce n’est pas le cas. Aussi a-t-elle progressivement expliqué à cette maman la nécessité pour Toni – et pour elle – de trouver un espace qui leur permette de vivre cette indispensable séparation dans un cadre sécurisant. La halte-garderie, contactée par la puéricultrice, a accepté de participer à cet accompagnement.

Zélie et Toni vivent presque reclus dans un studio d’un grand ensemble péri-urbain. Le papa de Toni ne vit pas avec eux mais vient souvent passer une soirée ou un week-end. Et il aide Zélie financièrement depuis qu’elle a arrêté son activité de femme de ménage peu avant la naissance de Toni. Il n’aime pas qu’elle sorte seule dans le quartier et fasse des rencontres sans lui. Zélie pense que c’est pour protéger Toni des enfants « mal éduqués » qu’il pourrait y côtoyer.

Depuis qu’elle connaît Toni et sa maman, la puéricultrice a observé combien ils sont proches. Alors qu’il commençait à se déplacer de manière autonome, Toni ne quittait jamais les genoux de sa mère dans les temps d’attente. Il refusait toute sollicitation pour participer à une quelconque activité et manifestait une inhibition...

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