Partie 9 - En complément
Chapitre 15 - La socialisation dans les modes d’accueil

9.15/2 - Les étapes de la socialisation de l’enfant

Au cours de l’enfance, on distingue deux phases principales de socialisation :

  • La socialisation primaire, qui s’établit au sein de la famille et des structures d’accueil de la petite enfance.

  • La socialisation secondaire, qui se développe dans le cadre de l’institution scolaire (et se prolonge ensuite à l’âge adulte via le travail, les médias, etc.).

C’est donc principalement à la première que nous nous intéresserons ici.

Son influence est forte, parce que l’environnement immédiat de l’enfant constitue tout son univers. Aucun autre modèle n’entre en concurrence. L’enfant l’assimile totalement, ce qui lui permet de repérer peu à peu les personnes, les lieux, les situations et de donner ainsi un sens à ce qu’il vit. Cette « première couche » est indélébile, même si la socialisation secondaire peut ensuite faire évoluer et transformer les identités et les conduites, parfois même de manière radicale, notamment à l’occasion des étapes charnières de la vie (on parle alors de « socialisation transitionnelle ») qui nécessitent une reconstruction identitaire de la part de l’individu.

À savoir

Comme tout apprentissage, la vitesse des acquisitions liées à la socialisation varie d’un enfant à l’autre. Chacun son rythme !

Cette socialisation primaire se construit au fil du développement de l’enfant et repose sur les étapes suivantes.

I - L’attachement

Lorsque l’enfant a la chance de bénéficier au quotidien de la présence d’une personne (généralement sa mère) qui répond à ses besoins tout en lui apportant réconfort et tendresse, il tisse avec elle des liens profonds et développe un sentiment de sécurité intérieure favorisant sa confiance en lui-même et dans les autres.

La théorie de l’attachement

La théorie de l’attachement, dans le cadre qui nous occupe ici, pourrait se résumer ainsi : pour pouvoir se détacher de ses parents et devenir autonome et sociable, il faut d’abord leur avoir été bien attaché. Seul l’enfant ayant construit un attachement sécurisant avec ses parents sera capable de cette ouverture sociale. Car pour aller vers les autres, il faut avoir confiance. Une confiance qui s’établit dans les tout premiers mois avant de pouvoir être transférée sur d’autres relations. Une confiance qui permet aussi de savoir qu’on pourra toujours compter sur le soutien d’une personne bienveillante en cas de difficultés, d’être plus sûr de soi (car aimé, valorisé) et d’oser davantage (car moins inquiet face aux événements). C’est John Bowlby, pédiatre et psychanalyste américain, qui, dans les années 1950, a...

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