Guide pratique du CCAS et du CIAS

 
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Partie 3 - Le CCAS/CIAS animateur du projet social local
Chapitre 6 - Les pratiques participatives des CCAS/CIAS

3.6/3 - Sans définitions claires, pas de démarches claires...

I - Trois notions clés à revisiter pour penser une démarche participative : citoyenneté démocratie et représentativité

La citoyenneté

La citoyenneté est souvent mise en avant comme finalité des démarches participatives. Il s'agirait de la promouvoir, de la développer. Cependant la question de la citoyenneté vaut qu'on y regarde de plus près pour en mesurer les paradoxes, afin d'en avoir conscience quand on s'y réfère. Dans la pratique, des conceptions différentes de la citoyenneté peuvent amener des positions très différentes à l'égard des citoyens.

Car la citoyenneté est d'abord une question politique qui renvoie à la question philosophique de la liberté. C'est un statut conféré juridiquement (droit de vote, etc.), qu'on peut perdre (en être déchu), mais c'est aussi une valeur à laquelle on se réfère, donc un idéal. Du coup, en tant que valeur, personne n'a le monopole de sa définition.

Examinons un des paradoxes de cette notion : n'importe qui a tout à fait le droit d'être un « citoyen » minimal, abstentionniste, non impliqué ni dans la vie associative ni ailleurs, sans que quiconque puisse lui dénier ce statut de citoyen. En revanche, on fait peser aujourd'hui une injonction de citoyenneté très forte sur les habitants les plus défavorisés, les publics de la politique de la ville, sommés de montrer leur citoyenneté « active ». Un rapport de recherche dirigée par Numa Murard en 1995 s'intitulait à cet égard : « Pauvres et citoyens ? Faites vos preuves ! ».

Autre exemple du paradoxe de la citoyenneté : est-ce un acte de citoyenneté que de désobéir à la loi ? A priori non, mais il existe des revendications du droit à la désobéissance, des collectifs s'organisent parfois en ce sens au nom justement de la citoyenneté ; c'est le cas des collectifs « antipub ». Certains diront qu'ils dégradent l'espace public, en détruisant les panneaux publicitaires ou en les maculant, d'autres diront qu'ils se le réapproprient dans un acte citoyen.

On le voit, il y débat permanent dans l'espace démocratique entre ce qui est du ressort du légal et du ressort du légitime, sans qu'il y ait recouvrement total entre les deux champs.

Car la citoyenneté, selon Jacques Ladsous, ancien vice-président du Conseil supérieur du travail social « ne se construit par dans l'obéissance et la soumission, mais dans la liberté et la création ». C'est toute la vitalité de l'expression démocratique (entendons l'étymologie du mot expression : ce qui sort avec force) qui est en jeu.

La question est alors entière au niveau local : qui détermine les espaces publics légitimes d'expression de la citoyenneté ? La société civile peut-elle instituer ces espaces ou sont-ils entièrement du ressort des élus, au risque éventuel...

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