Partie 1 - Maîtriser le contexte juridique
Chapitre 4 - La généralisation de l'évaluation et du contrôle
1.4/2 - L'ambiguïté entre les deux approches
L'ambiguïté existant entre le contrôle et l'évaluation s'explique par différents facteurs :
démarches d'évaluation mal conduites,
usurpations d'intitulés,
opportunités inadéquates,
organismes qui interviennent tantôt dans le champ de l'évaluation, tantôt dans celui qui contrôle,
renouvellements d'autorisation conditionnés aux résultats de démarches d'évaluation.
La partie qui précède a mis en exergue les éléments qui distinguent le contrôle et l'évaluation.
S'il s'agit de deux démarches différentes, des confusions existent, alimentées par des démarches mal maîtrisées, des usurpations d'intitulés, des instrumentalisations de démarches d'évaluation, des organismes qui interviennent au titre tantôt d'une démarche tantôt de l'autre, et des renouvellements d'autorisation conditionnés à une démarche d'évaluation.
Des démarches d'évaluation conduites de façon autoritaire, non participative, sans référence aux valeurs et à la pertinence de l'action, privilégiant une approche quantitative et/ou normative, en s'éloignant de la dimension compréhensive et explicative de l'évaluation n'en ont que le nom et renforcent la confusion avec les contrôles .
Appeler évaluation une démarche qui n'a d'autre objet que de vérifier la conformité de l'application d'un certain nombre de règles et de normes constitue un autre moyen de confusion entre les démarches.
L'évaluation est parfois utilisée comme un moyen de sortie de crise. Cela revient à assigner à l'évaluation des objectifs qui ne sont pas les siens. Il s'agit d'un détournement de fonction qui peut générer une double insatisfaction : impossibilité de produire les résultats attendus du fait des tensions qui accompagnent la crise, et absence d'évolutions positives au conflit, l'évaluation n'étant pas outillée pour résoudre les conflits.
C'est le cas des inspections générales, telle que l'Inspection générale des affaires sociales (IGAS) qui assure des contrôles et des actions d'évaluation des politiques publiques.
La confusion entre les deux démarches ne peut qu'être préjudiciable à l'évaluation qui, au contraire du contrôle qui s'impose à ceux qui en sont l'objet, requiert la participation des acteurs, des professionnels et des usagers.