Partie 4 - Le développement social local (DSL)

4/8 - Développement social local et développement économique

Le développement social local (DSL) a de réels impacts sur le développement économique d’un territoire. Cette dimension est rarement abordée dans les ouvrages spécialisés de l’action sociale et pourtant les relations entre DSL et développement économique sont de plus en plus étroites. Si les effets restent encore à évaluer finement et surtout dans la durée, les premiers constats sont indiscutables et portent sur plusieurs domaines, par exemple : la création d’emplois, la création de richesses nouvelles et de biens collectifs locaux, l’amélioration des performances mêmes de l’action sociale.

Remarque

Ce chapitre s’appuie sur la définition suivante du DSL : la mise en œuvre d’une démarche de type recherche-action dont la finalité est l’amélioration durable des conditions de vie des habitants d’un territoire nécessitant leur participation active comme coacteurs, la mise en valeur et le développement des ressources du territoire (humaines, financières, techniques, matérielles, environnementales...), la transversalité entre les compétences des acteurs concernés, l’accès à toutes les informations utiles à la prise de décision et le tout en réaffirmant la volonté de renforcer la cohésion sociale sur le territoire (et avec les autres territoires, car il n’est pas question ici de construire une démarche de protectionnisme local).

La forte imbrication entre social et économique

Pour commencer, il est urgent et nécessaire de lutter contre la dichotomie entre le social et l’économique ; cette séparation est génératrice d’incohérence dans les dispositifs mis en œuvre et diminue fortement les résultats attendus. Pour tout individu comme pour un ensemble d’habitants, il ne peut y avoir de développement harmonieux si l’ensemble des dimensions de leur autonomie n’est pas traité dans une globalité.

Les exemples sont nombreux qui mettent en évidence cette réalité : cette femme qui trouve un emploi mais ne peut l’accepter car elle n’a pas de solution pertinente pour faire garder ses deux enfants ; ce jeune obligé d’arrêter son travail car faute de logement dans la même ville il doit faire deux heures de route chaque jour ; ce monsieur de 50 ans, chômeur, qui ne peut quitter son village car obligé de garder sa maman atteinte de la maladie d’Alzheimer faute de place dans un établissement spécialisé ; les jeunes d’un village qui expliquaient, lors d’entretiens dans une étude pour le développement d’un pays, combien ils étaient désœuvrés les week-ends en l’absence de structures de loisirs et de transports en commun et que du coup ils étaient très tentés de faire des « incivilités ».

À chaque fois il est évident...

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