Partie 4 - Le développement social local (DSL)

4/9 - Entretiens

Deux entretiens apportent un regard original sur le développement social local (DSL). Le premier entretien, de Jean-Louis Sanchez, délégué général de l’ODAS, appelle à reconnaître le rôle stratégique de l’action sociale dans le développement des territoires et, surtout, dans le mieux vivre ensemble. Le second entretien, Gérard Sanvicens et Henry Colombani de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), rendent compte de leurs expériences très riches en matière de DSL, expériences qui s’appuient sur leur réseau de centres sociaux valorisant la promotion des individus. Et nous donnent à réfléchir sur les finalités, le sens du DSL et la méthodologie d’une approche participative.

4/9.1 - Jean-Louis Sanchez, délégué général de l’Observatoire national de l’action sociale : « L’ODAS et le développement social local »

Quel est le contexte de l’action sociale en France ?

Jean-Louis Sanchez : Dans un monde de plus en plus compétitif, le changement tend à se transformer, de moyen en finalité : on change pour changer. S’il est ici préconisé, ce n’est pas pour être dans le vent de la modernité mais au contraire parce qu’il faut à tout prix adapter nos modes d’intervention pour préserver un modèle de société solidaire.

Cette conviction que le changement est nécessaire repose sur deux observations : la première tient au fait que nous assistons aujourd’hui à une redéfinition du champ de l’action sociale. Nous n’avons pas en effet affaire au même public que dans les années 1970 et toute la société est aujourd’hui confrontée à un problème de précarisation.

La seconde raison tient à la nécessité de répondre plus qualitativement à la demande sociale, à un moment où la crise financière de la protection sociale se confirme, non seulement dans sa portée, mais aussi dans sa durée.

Précédemment, l’action sociale, la lutte contre l’exclusion sociale reposaient en France sur un pari qui était le suivant : la société française est homogène, pleine de perspectives et il y a à la lisière de cette société, à la marge, des gens précarisés, peu nombreux et d’ailleurs généralement fragilisés parce que leur histoire personnelle, leur histoire familiale en font des précarisés potentiels.

Aujourd’hui la problématique est tout autre. Il faut d’abord répondre à un nouveau public plus nombreux et dont les attentes se sont complexifiées :

  • Ainsi, la progression du nombre de bénéficiaires du RMI...

Si vous êtes déjà abonné, connectez-vous pour accéder à la publication dans son intégralité.