Partie 4 - Le développement social local (DSL)

4/10 - L’évaluation des actions de développement social

Une méthode d’évaluation des actions de développement social local (DSL) est proposée, soulignant l’enjeu : « Ne s’agit-il pas de mettre l’action publique à la hauteur de la question de l’exclusion et de retrouver des marges d’action ? » Et l’évaluation ne va-t-elle pas permettre aussi de mesurer les capacités des professionnels à passer d’une logique de gestion des dispositifs à une démarche de mobilisation des ressources et des hommes ?

I - Développement social local et évaluation : des intentions qui peinent à s’incarner

L’émergence du développement social local

L’émergence du développement social local est concomitante à l’émergence du territoire dans l’action publique et à la persistance d’une exclusion de masse qui impose de dépasser les seules formes d’interventions sociales sous forme d’accompagnement individuel.

Les différentes étapes de la décentralisation, l’institutionnalisation des pays et la montée en puissance des intercommunalités ont renforcé la déclinaison locale des politiques sociales. Depuis le début des années 1980, les différents rapports (Dubedout, Schwartz, Bonnemaison...) et les nouveaux dispositifs sociaux (politique de la ville, RMI...) ont promu la primauté des initiatives locales sur la mise en œuvre des programmes descendants.

Les enjeux sont d’importance : mettre l’action publique à la hauteur de la question de l’exclusion et retrouver des marges d’action là où celles-ci font défaut. Pour cela, des mutations politiques, institutionnelles et organisationnelles ont été initiées qui visent à dépasser la segmentation de l’action et son caractère unilatéral pour inscrire l’action sociale dans des territoires identifiés, la décliner sous forme de projets, contractualisés au niveau local entre tous les acteurs concernés. Ces nouvelles formes d’interventions se caractérisent par leur approche globale et non plus sectorielle des problématiques sociales et une finalité de renforcement du lien social et de la citoyenneté. Résumé en une formule : « passer d’une logique de guichet à une dynamique de projet territorial ».

Un changement de référentiel de l’action sociale qui ne va pas de soi

Passer d’une situation où l’on traite des problèmes et où l’on gère des dispositifs à une logique où l’on mobilise des ressources, des savoir-faire et des réseaux en fonction d’un projet construit à partir d’un diagnostic partagé se heurte à la culture historique du secteur social, plus imprégné de culture administrative que d’une culture de résultat.

Cela explique en grande...

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