Accueil de la petite enfance : qu’attendent les parents ?

Publié le 20 février 2013 à 0h00 - par

L’ « avis citoyen » formulé par quelque 300 parents va servir de trame pour « définir les grandes orientations pour la politique de la petite enfance et de l’aide à la parentalité ».

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Intitulée « Au tour des parents », la Mobilisation pour la petite enfance et la parentalité s’est achevée le 16 février, à Paris, par une journée de restitution nationale.

Depuis le 12 novembre 2012, cette opération lancée par la ministre déléguée chargée de la Famille, Dominique Bertinotti, a réuni plus de 300 parents, dans quatre régions différentes. Ces parents ont rédigé un « avis citoyen », qui va servir de trame pour « définir les grandes orientations pour la politique de la petite enfance et de l’aide à la parentalité ». La ministre va désormais « passer de la consultation à l’action ».

Dans leur « avis citoyen », les parents ont exprimé sept attentes.

1. La mise en pratique d’un principe d’égalité sur le territoire (tarification, accessibilité, critères…) pour répondre aux fortes disparités et inégalités constatées. Les propositions portent sur une planification de l’offre, à l’échelle nationale ou de manière locale, qui parte des besoins différenciés des territoires, tout en harmonisant les tarifications et les critères d’accès aux modes d’accueil.

 

2. Le choix du mode d’accueil, parce que cela reste encore parfois un choix par défaut, quand il n’y a pas assez d’offre ou quand elle n’est pas assez lisible. Pour cela, les propositions insistent sur le soutien à la création de crèches en simplifiant les démarches pour la création d’établissements, et sur l’accompagnement dans le choix d’un(e) assistant(e) maternel(le) correspondant aux souhaits des parents sur le plan éducatif. Les parents se sont également interrogés sur l’école à 2 ans.

 

3. L’accès à des modes d’accueil souples, adaptés aux besoins, proches, accessibles financièrement. Les modes d’accueil doivent davantage répondre aux besoins d’accueil ponctuels, d’urgence, et à l’amplitude des horaires de travail. Cela passe par des incitations à développer des plages horaires élargies pour les modes d’accueil collectifs et individuels, par la suppression des barrières au libre choix de la localisation du lieu d’accueil, et par un développement des solutions de garde à domicile. Néanmoins, le quotidien des enfants ne doit pas devenir inconfortable, et les parents sont nombreux à penser qu’il faut laisser de côté les propositions allant vers des amplitudes de structures d’accueil 24 h/24. De plus, les aides doivent être étendues pour les modes d’accueil des enfants de plus de 6  ans car les enfants ne peuvent se garder seuls à cet âge.

 

4. Le bien-être des enfants dans leurs lieux d’accueil. Ceux-ci doivent être des lieux d’épanouissement intellectuel, moteur, affectif, pour tous les enfants, y compris les enfants ayant des besoins spécifiques, comme les enfants en situation de handicap. Pour cela, les parents soulignent le besoin de soutien et de valorisation des métiers de la petite enfance (par la formation initiale et continue, par le développement des relais assistant(e)s maternel(le)s, ou encore la reconnaissance du métier d’auxiliaire de vie scolaire), et la nécessité d’une implication accrue et reconnue des parents dans les lieux d’accueil.

 

5. La conciliation entre vie professionnelle et vie de parent. Les parents demandent une meilleure prise en compte de leur statut de parent dans leur vie professionnelle (développement du télétravail, uniformisation du droit à absence pour enfant malade, aménagement des horaires de travail, allongement du congé maternité/ paternité), mais aussi la nécessité d’un rôle actif des employeurs dans le développement des modes d’accueil (développement des crèches d’entreprise ou de la participation financière au coût de la garde des enfants).

 

6. La reconnaissance du rôle de parent et l’accompagnement dans l’exercice de la parentalité. Cette dernière est un apprentissage permanent, avec des moments de questionnements, de doutes, de fragilités, qui nécessitent des soutiens sans stigmatisation. De manière générale, les parents souhaitent être mieux reconnus, y compris par les professionnels qui prennent en charge leurs enfants. Ils préconisent le développement d’espaces d’échanges entre parents, physiques ou virtuels, pour partager leurs expériences sur la parentalité et se renforcer mutuellement dans leur rôle de parent. Cette attente de reconnaissance doit également se traduire par le respect du choix de certains, trop souvent subi ou dévalorisé, de ne plus travailler pour élever leurs enfants.

 

7. L’accès à une information plus lisible sur l’accueil de la petite enfance et la parentalité. Pour cela, les parents proposent la centralisation de l’information sur la petite enfance, l’enfance et le soutien aux parents. Plusieurs modalités de mise en œuvre sont possibles : site internet unique, numéro de téléphone dédié ou guichets uniques dans les territoires.

 

Plus d’informations sur : www.au-tour-des-parents.fr


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