La France compte plus de 15 millions de grands-parents

Publié le 12 novembre 2013 à 0h00 - par

Selon l’Insee, la société française est passée « du baby-boom au papy-boom ».

La France compte plus de 15 millions de grands-parents

En 2011, la France métropolitaine comptait un peu plus de 15,1 millions de grands-parents, soit 2,5 millions de plus qu’en 1999, selon une récente étude de l’Insee*. Les grand-mères (8,9 millions) sont plus nombreuses que les grands-pères (6,2 millions). « L’évolution du nombre de grands-parents s’explique surtout par celle du nombre de personnes en âge de l’être, qui a beaucoup augmenté dans les années passées.

En effet, avec le vieillissement des générations nombreuses nées après la guerre, le baby-boom s’est transformé en papy-boom. De plus, ces générations ont, comme toutes les autres, une mortalité plus faible que les précédentes. Le papy-boom devrait se poursuivre dans un futur proche, car les plus jeunes générations du baby-boom sont aujourd’hui quadragénaires », commente l’Institut.
 

Des grand-mères plus jeunes que les grands-pères

Les femmes qui sont devenues grand-mères pour la première fois en 2010 avaient en moyenne 54 ans et les nouveaux grands-pères 56 ans. En France, on devient grand-parent plus tard qu’auparavant, note l’étude.

Ainsi, en 1998, l’âge moyen des nouvelles grand-mères était de 51,5 ans et celui des nouveaux grands-pères de 53,5 ans, soit 2,5 ans de moins qu’en 2010. Les nouvelles générations de grands-parents sont, en effet, devenues parents un peu plus d’un an plus tard et le délai entre le moment où ils sont devenus parents et celui où ils sont devenus grands-parents a également augmenté d’un peu plus d’un an. Par ailleurs, les nouvelles générations ont une espérance de vie plus longue et ont donc davantage de chance de devenir grands-parents à un âge élevé.

Pour les femmes comme pour les hommes, la période féconde commence aux alentours de 15 ans ; elle se termine vers 50 ans pour les femmes. La période pour devenir grand-parent s’étend donc, en théorie, de 30 ans jusqu’à la fin de la vie. En réalité, neuf femmes sur dix devenues grand-mères en 2010 l’ont été entre 43 ans et 65 ans, soit une plage de 23 ans. Pour les hommes, cette plage est identique, décalée de trois ans : elle se situe entre 46 ans et 68 ans, rapport l’Insee.

À 56 ans, la moitié des personnes sont grands-parents et c’est le cas des trois quarts des personnes de 65 ans. La proportion de grands-parents culmine à 80 % à l’âge de 70 ans, puis demeure stable au-delà. Après cet âge, peu de personnes deviennent grands-parents pour la première fois. Parallèlement, le nombre de petits-enfants s’accroît jusqu’à 77 ans et reste stable au-delà. Après cet âge, la naissance d’un petit-enfant est assez rare. Après 75 ans les grands-parents ont en moyenne 5,2 petits-enfants. Toutefois, le nombre de petits-enfants est très variable.

Enfin, les femmes diplômées sont moins fréquemment grand-mères : 73 % des femmes de 75 ans ou plus ayant le baccalauréat le sont, contre 84 % des non-diplômées du même âge, soit 11 points d’écart. Quant aux hommes, huit sur dix deviennent grands-pères, qu’ils soient diplômés ou non.
 

De fortes disparités régionales

L’ouest de la France – Basse-Normandie, Bretagne, Pays de la Loire -, ainsi que le Nord – Pas-de-Calais et la Lorraine, sont les régions qui totalisent le plus de grands-parents parmi les 75 ans ou plus. À l’opposé, l’Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA) sont celles qui comptent le moins de grands-parents. Au final, 10 points séparent le Nord – Pas-de-Calais et la Lorraine, en tête du classement avec 85 % de grands-parents parmi les 75 ans ou plus, de l’Ile-de-France, en bas du classement, avec 75 %. Paris se distingue du reste de l’Île-de-France, avec un taux particulièrement faible (64 %).

« Les régions qui comptent le plus de grands-parents sont-elles aussi celles où les grands-parents ont le plus de petits-enfants ? », s’est interrogée l’Insee. Les grands-parents âgés de 75 ans ou plus résidant dans le Limousin sont ceux qui ont le moins de petits-enfants (4,2 en moyenne), alors que ceux qui résident dans le Nord – Pas-de-Calais sont ceux qui en ont le plus (6,5). « Les personnes de l’ouest de la France et du Nord – Pas-de-Calais, qui faisaient partie du  « croissant fertile » dans les années 60, deviennent plus souvent grands-parents et, une fois grands-parents, ont davantage de petits-enfants.

En PACA et en Île-de-France, c’est l’inverse : il y a moins de grands-parents, qui ont eux-mêmes moins de petits-enfants. Le sud-ouest de la France – Limousin, Aquitaine, Midi-Pyrénées, Languedoc-Roussillon – se distingue : la part de grands-parents est dans la moyenne, mais le nombre moyen de petits-enfants y est en bas de classement. Dans ces régions, les familles nombreuses sont rares : elles ont plus souvent un ou deux enfants », a observé l’Insee.

Le classement des régions selon le lieu de naissance plutôt que le lieu de résidence est peu modifié. Parmi les 75 ans ou plus, les personnes nées à Paris sont toutefois plus souvent grands-parents (73 %) que celles qui y résident (64 %). Cet écart particulièrement important suggère une mobilité géographique liée aux enfants.

À l’inverse, les personnes nées en Lorraine sont un peu moins souvent grands-parents (81 %) que celles qui y résident (85 %). « Comment la fécondité peut-elle varier selon le lieu de naissance ? Être né dans telle ou telle région peut avoir des conséquences sur le niveau d’études qui en a à son tour sur la fécondité. C’est le cas notamment à Paris, où un niveau d’études élevé est associé à une faible proportion de grands-parents. Toutefois, à âge, diplôme par sexe et situation vis-à-vis de l’immigration comparables, des différences demeurent selon la région de naissance, en ce qui concerne la part de grands-parents et le nombre moyen de petits-enfants. Il semble donc que les traditions régionales jouent un rôle dans la descendance. En particulier, la taille de la fratrie dont sont issus les parents a une influence sur le nombre de leurs enfants », explique l’Insee.
 

L’influence de la fécondité des parents

Plus on a eu de frères et sœurs, plus les chances de devenir grand-parent augmentent, selon l’étude. Ainsi, parmi les personnes âgées de 75 ans ou plus, la proportion de grands-parents varie de 74 %, chez les enfants uniques, à 83 %, chez ceux issus d’une famille de cinq enfants ou plus. De même, le nombre moyen de petits-enfants augmente avec la taille de la fratrie des grands-parents. Parmi les grands-parents, le nombre moyen de petits-enfants varie de 4,5, pour ceux qui étaient enfants uniques, à 5,9, pour ceux issus d’une famille de 5 enfants ou plus.

« De fait, à âge, diplôme par sexe, région de naissance et situation vis-à-vis de l’immigration comparables, les enfants uniques ont moins de chance de devenir parent que les personnes qui ont eu un frère ou une sœur, qui en ont eux-mêmes moins que celles issues d’une famille très nombreuse. Et parmi les personnes devenues parents, celles issues d’une famille nombreuse ont un peu plus d’enfants que les autres. Ainsi, parce que la fécondité des parents influence celle des enfants, plus on a de frères et sœurs, plus on a d’enfants, puis de petits-enfants », analyse l’Insee.
 

*Pour en savoir plus : 15 millions de grands-parents, Insee Première n° 1469, octobre 2013


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