Le Défenseur des droits veut « un internet plus sûr pour les enfants »

Publié le 21 novembre 2012 à 0h00 - par

La multiplication des smartphones et tablettes a rendu internet accessible à tous, y compris aux plus jeunes, et les enfants grandissent désormais dans un « monde numérique », que le Défenseur des droits, Dominique Baudis, propose de mieux réguler.

Le Défenseur des droits veut "un internet plus sûr pour les enfants"

À l’occasion de la journée internationale des droits de l’enfant, le 20 novembre, Dominique Baudis et la Défenseure des enfants, Marie Derain, remettent ce mardi 20 novembre 2012 un rapport au président de la République puis au Premier ministre. Intitulé « Enfants et écrans : grandir dans le monde numérique », il fait d’abord le constat que les écrans (télévision, ordinateurs, smartphones, consoles de jeux…) se sont installés massivement dans le quotidien des enfants et adolescents. Ainsi en 2011, les enfants de 4 à 14 ans ont passé en moyenne 2h18 par jour devant la télévision, contre 3h47 pour l’ensemble de la population, selon Médiamétrie, et les chiffres continuent d’augmenter chaque année.

Le temps passé sur les écrans a également tendance à se cumuler puisque les jeunes adoptent une attitude d’usage simultané des médias, souligne le rapport. D’après les résultats pour la France de l’enquête européenne EU Kids de janvier 2012, les Français de 9-16 ans passent en moyenne deux heures par jour sur internet.

Les adolescents placent en tête des choses dont ils auraient du mal à se passer les réseaux sociaux (64 % contre 25 % en moyenne) et les films et vidéos (41 % contre 11 %). 92 % des 15-17 ans, 80 % des 13-15 ans et 64 % des 11-13 ans déclarent posséder un profil sur facebook. Mais les plus jeunes sont les moins informés des paramètres de confidentialité donc les moins protecteurs de leurs informations personnelles, souligne le rapport. Les très jeunes enfants sont aussi des consommateurs d’écrans. Or il s’agit d’un public « particulièrement vulnérable ».

Une pluralité de régulations et de contrôles ont été créés en fonction du canal de diffusion des contenus (télévision, internet, cinéma, jeux vidéo…) mais il n’existe actuellement aucun organisme de contrôle et de régulation unifié, déplore le rapport. Aujourd’hui, le contrôle parental sur les ordinateurs, au delà de l’âge de 8-10 ans, est « peu utilisé, lourd, imprécis », et « la navigation internet sur les tablettes, les smartphones et via le wifi, échappe à tout contrôle ».

Sur internet, une protection spécifique de la vie privée de l’enfant semble « indispensable en raison même de sa vulnérabilité », estime le rapport. En effet, les adolescents sont peu conscients des informations personnelles qu’ils laissent sur internet et qui peuvent être exploitées à des fins commerciales ou malveillantes, ajoute-t-il, appelant à une évolution du droit, aujourd’hui « limité » en ce qui concerne la protection des données des enfants.

Parmi ses propositions pour rendre internet « plus sûr pour les enfants », le rapport prône l’instauration d’une « co-régulation » des politiques du numérique. Il suggère aussi de « rendre visibles sur tous les sites les modalités de signalement des contenus illicites ou inappropriés » et de prévoir une formation effective aux technologies de l’information et de la communication des principaux acteurs intervenant auprès des enfants (professeurs, éducateurs…).

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