Le regard des Français sur les aidants

Publié le 31 octobre 2014 à 0h00 - par

Les aidants sont davantage perçus par la société comme des palliatifs aux pouvoirs publics et au système de santé que reconnus pour leur rôle social.

À l’occasion de la Journée nationale des aidants, le 6 octobre, l’Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA) et Senior Strategic ont publié un baromètre sur « Le regard des Français sur les Aidants ». 1 513 personnes représentatives de la population française âgée entre 18 et 79 ans ont été interrogées par téléphone. Voici les principaux enseignements à tirer de leurs réponses.

Qui sont les aidants ?

8,6 millions soit 16,6 % des Français âgés de 18 à 79 ans indiquent aider un proche en situation de dépendance, que cette situation soit temporaire ou durable (hors hospitalisation) auprès d’une personne âgée ou handicapée. Les trois quarts (76 %) des aidants sont des femmes et un quart (24 %) des 61-79 ans se déclarent aidants. Les aidants actuels aident majoritairement une personne âgée.

La préparation à une éventualité de dépendance

Plus d’un tiers (39 %) des Français et les deux tiers (67 %) des 61-79 ans indiquent être préparés à une situation de dépendance. Certains répondent positivement en pensant que leurs économies peuvent palier à une difficulté ou que leur assurance le fait aussi. À l’inverse, certains répondent négativement en oubliant les possibilités de leur assurance. « Les Français qui ne sont pas aidants ne perçoivent pas l’intégralité de la situation d’une personne en dépendance », indique le baromètre.

Un petit tiers (32 %) des Français indiquent avoir pris des dispositions, alors que ce chiffre est de 43 % pour les aidants actuels. De l’avis de certains interviewés, une assurance vie, une assurance santé… suffisent. À l’opposé, une partie des aidants actuels pensent que les situations sont « tellement complexes et variées » qu’il s’avère difficile de se préparer.

Plus des deux tiers (68 %) des Français indiquent pouvoir se faire aider, contre seulement une bonne moitié (56 %) des aidants actuels. La perspective de devoir être aidé, même en sachant qu’ils pourront l’être, fait peur à 54 % des aidants actuels. Il y a les peurs de déranger, de fatiguer l’aidant, l’incapacité de l’aidant potentiel à assumer les tâches, énumère le baromètre. Globalement les aidants ont de plus fortes attentes dans leur préparation à une situation de dépendance que les Français.

Une aide pratique pour la vie de tous les jours et une présence quotidienne sont les deux souhaits les plus plébiscités, notamment par les aidants. L’aide publique, les professionnels de santé et la famille constituent les trois sources d’aides sur lesquelles les aidants pensent pouvoir compter. Les explications à ces résultats sont complexes, note le baromètre. Plusieurs facteurs se conjuguent : degré de conscience du rôle d’aidant, durée d’habitation dans le même logement, densité du réseau social… Toutefois, les aidants se montrent plus réalistes sur les limites des aides qu’ils peuvent raisonnablement obtenir.

Le regard sur la situation des aidants

Seuls 61 % des Français, mais plus des trois quarts (78 %) des plus de 60 ans, connaissent le terme aidants. Sans surprise donc, plus les Français avancent en âge, plus ils connaissent le terme aidant.

Néanmoins, plus des deux tiers (69 %) des aidants déclarent ne pas être suffisamment reconnus par la société. À l’inverse, une petite moitié (48 %) des Français qui ne sont pas aidants estiment que les aidants n’ont pas à être reconnus par la société. Au final, les aidants sont perçus comme des palliatifs aux pouvoirs publics (37 %) et au système de santé (34 %).


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