Pour une place en crèche, mieux vaut naître en début d’année qu’à l’automne

Publié le 11 septembre 2014 à 0h00 - par

Pour avoir une place en crèche, mieux vaut naître en début d’année qu’à l’automne, et dans une grande ville, selon une étude de l’Institut national des études démographiques (Ined) publiée mercredi 10 septembre.

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La crèche est le mode d’accueil le plus demandé par les parents d’enfants de moins de trois ans, étant perçue comme bénéfique au développement de l’enfant, à son éveil et son autonomie, souligne cette étude.

Pourtant, seuls 16% des enfants de moins de 4 ans pas encore scolarisés y étaient accueillis en 2011. Quelque 29 % étaient gardés par une assistante maternelle, la moitié par leurs parents (en général la mère) et seule une petite proportion (4,5 %) par les grands-parents ou d’autres membres de la famille.

Dans un contexte d’offre limitée, la crèche n’est pas accessible de la même manière à tous les enfants, constate l’étude. Les enfants nés en début d’année (de janvier à avril) ont toujours plus de chances d’être accueillis en crèche que ceux nés à l’automne (octobre-novembre-décembre) de la même année.

L’essentiel des places se libère en septembre, lorsque les enfants plus âgés rentrent à l’école maternelle, et ces places semblent davantage bénéficier aux enfants nés au premier et deuxième trimestres.

Il n’y a pas de différence entre filles et garçons, ni entre enfants biologiques et enfants adoptés. En revanche, le rang dans la fratrie importe, le troisième enfant étant plus fréquemment accueilli dans les structures collectives que les deux premiers, signe d’une volonté d’aider les mères de familles nombreuses à conserver leur activité professionnelle. De même, les jumeaux et triplés sont plus fréquemment en crèche que les enfants issus de naissance simple.

Les enfants dont la mère est au chômage sont surreprésentés, mais ceux issus de familles monoparentales ne semblent pas bénéficier d’un accès privilégié. Les places en crèche sont beaucoup plus fréquentes dans les grandes métropoles et en particulier à Paris, où leur nombre est de 38 pour 100 enfants de moins de trois ans, tandis que la moyenne nationale n’est que de 16.

Mais les plus grandes inégalités se trouvent entre les zones urbaines et rurales. Outre son coût plus difficile à supporter pour les petites communes, l’accueil des jeunes enfants n’est pas forcément une priorité des élus locaux.

Cette étude est publiée alors que la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) s’est inquiétée mardi de la forte hausse du coût d’une place en crèche, qui a presque doublé en dix ans, pouvant représenter un frein pour les communes et menacer l’objectif de 100 000 nouvelles places d’ici à 2017.

Entre 2000 et 2013, le coût d’investissement dans un berceau est en effet passé de 18 000 euros à 34 000 euros, a souligné le directeur général de la Cnaf, Daniel Lenoir.

Or la participation de la Caisse n’a pas augmenté autant, passant sur la période de 6 600 euros à 8 800 euros.

La différence doit être financée par les collectivités locales. Mais leur situation financière est souvent dégradée et la Cnaf redoute qu’elles ne soient pas très partantes pour investir dans ces places en crèches, devenues si chères.
Source : L’accueil en crèche en France : quels enfants y ont accès ?, Ined, numéro 514, septembre 2014
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