Une nouvelle campagne sur le dépistage organisé du cancer du sein

Publié le 30 septembre 2014 à 0h00 - par

À l’occasion d’Octobre rose 2014, le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes lance une nouvelle campagne d’information sur le dépistage organisé du cancer du sein.

Une nouvelle campagne sur le dépistage organisé du cancer du sein

Pour la 10e année, le mois d’octobre sera celui de la mobilisation nationale contre le cancer du sein. L’occasion de rappeler que cette maladie demeure, malgré les progrès thérapeutiques, un enjeu de santé publique majeur : le cancer du sein est ainsi le premier cancer en nombre de cas et la première cause de décès par cancer chez les femmes en France. « Le cancer du sein est un enjeu majeur de santé publique, a confirmé la ministre, Marisol Touraine. Mais c’est d’abord un défi pour la santé des femmes qui sont durement frappées par ce cancer et sont 12 000 à en mourir chaque année. Comme ministre et comme femme, c’est pour moi une priorité. Ce combat passe en priorité par la prévention ».

La ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes entend renforcer la lutte contre les inégalités d’accès et de recours au dépistage. « Nous mènerons des actions ciblées au plus proche des populations éloignées du système de santé. Je n’insisterai jamais assez sur l’inégalité d’accès et de recours aux programmes de dépistage. Ces inégalités, il faut les combattre comme autant d’injustice dont pâtissent les femmes les moins aisées. Le Plan Cancer 3 met en place des dispositifs ciblés pour faire reculer ces inégalités. Je pense à la dispense d’avance de frais et la prise en charge totale des actes de dépistage. Mais je pense surtout au travail fourni par les Agences régionales de santé dans l’analyse territoriale des inégalités. Ce travail permet d’identifier finement les populations vulnérables et potentiellement moins participantes ».

Une femme sur huit sera concernée dans sa vie par le cancer du sein. Aujourd’hui, le dépistage constitue une arme efficace contre ce cancer. Détecté à un stade précoce, le cancer du sein peut non seulement être guéri dans plus de 90 % des cas, mais aussi être soigné par des traitements moins agressifs, moins mutilants ou entraînant moins de séquelles, précise le ministère.

Pourtant, une femme sur trois en France ne se fait toujours pas dépister ou pas régulièrement, déplore-t-il. Dix ans après le lancement du programme de dépistage organisé du cancer du sein, « la participation stagne ». Si l’existence de ce programme est connue du grand public, la participation s’est stabilisée autour de 53 % (à ce chiffre, s’ajoutent environ 10 % de femmes qui réalisent des mammographies de dépistage à la demande du médecin ou de leur propre initiative). « Il est donc nécessaire de poursuivre la mobilisation et l’information des femmes, comme celle de l’ensemble des acteurs de santé », plaide le ministère.

À l’occasion d’Octobre rose 2014, une nouvelle campagne d’information sur le dépistage organisé du cancer du sein sera donc lancée par le ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes et l’Institut national du cancer (INCa), en partenariat avec l’Assurance maladie (CNAMTS), la Mutualité sociale agricole (MSA) et le Régime social des indépendants (RSI). Elle sera diffusée tout au long du mois d’octobre. Objectif : rappeler aux femmes que le dépistage du cancer du sein est recommandé tous les deux ans, à partir de 50 ans, voire avant en cas de risque particulier, et de les aider à prendre une décision éclairée quant au dépistage en répondant à toutes leurs questions.

Le gouvernement va adapter le dépistage au niveau de risque. Aussi, cette nouvelle campagne s’adresse aux femmes concernées par le dépistage organisé, mais également aux femmes à risque aggravé, dit « élevé » ou « très élevé », de cancer du sein. La campagne 2014 propose à toutes les femmes concernées une information complète sur le dépistage du cancer du sein, ses avantages et ses limites, et sur les modalités adaptées à leur situation. Le dispositif d’information s’inscrit dans les objectifs du Plan cancer 2014-2019, qui prévoit, notamment, que chaque femme soit orientée vers la modalité de dépistage adaptée à son niveau de risque (moyen, élevé, ou très élevé).

Niveau de risque « moyen »

Le risque de développer un cancer du sein est principalement lié à l’âge (à partir de 50 ans) et au fait d’être une femme. Pour les femmes entre 50 et 74 ans qui ne présentent pas de facteur de risque particulier, c’est le programme national de dépistage organisé du cancer du sein qui est adapté pour elles : tous les deux ans, un examen clinique des seins et la réalisation d’une mammographie.

Niveau de risque « élevé »

Les femmes présentant certains risques particuliers, comme des antécédents personnels ou familiaux proches de cancer ou de maladie du sein, ou bien qui ont eu une radiothérapie à haute dose au niveau du thorax, sont considérées comme à « risque élevé ». Une consultation d’oncogénétique peut leur être indiquée en fonction de l’analyse détaillée de leur situation. Elles font l’objet d’un suivi spécifique précisé dans une recommandation publiée par la Haute Autorité de Santé (HAS) en mai 2014. Elles n’entrent pas dans le programme national de dépistage organisé.

Niveau de risque « très élevé »

Les femmes porteuses d’une mutation génétique BRCA1 ou 2 présentent un risque accru de développer un cancer du sein et/ou de l’ovaire. Ces femmes font l’objet d’un suivi spécifique, défini par des recommandations élaborées par l’INCa, qui sont en cours d’actualisation.

Le médecin généraliste et le gynécologue jouent un rôle essentiel dans l’orientation des femmes vers les modalités de dépistage adaptées à leur niveau de risque. L’INCa tient à leur disposition des documents et ressources sur le site e-cancer.fr


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