Violences faites aux femmes : une femme sur trois est concernée !

Publié le 29 octobre 2012 à 0h00 - par

Deux récentes études viennent confirmer l’ampleur du phénomène des violences faites aux femmes et l’impérieuse nécessité de faire reculer ces violences.

Deux études viennent d’être publiées cette semaine, « qui livrent un regard inédit sur l’ampleur et la nature des violences faites aux femmes », rapporte le ministère des Droits des femmes. Tout d’abord, l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) a présenté une étude qui confirme l’ampleur des violences faites aux femmes dans notre société. Ensuite, une seconde étude, conduite par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales, analyse, plus particulièrement, les violences infligées aux femmes par leur compagnon ou ex-compagnon.

Ces deux études « nous apprennent, notamment, qu’une femme sur trois (30 %) s’est déclarée victime de violence sur une période de deux ans », observe le ministère. Dans la grande majorité des cas, ces violences sont commises par des personnes connues de la victime. Cette proximité a pour corollaire la répétition des violences et une faible propension des femmes qui les endurent à porter plainte (une fois sur dix seulement).

En deux ans, plus de 400 000 femmes ont été victimes de violence conjugale, qu’il s’agisse de violence physique ou sexuelle, selon les deux études. La violence conjugale se rencontre dans toutes les classes sociales, mais touche plus durement encore les femmes les plus fragiles, jeunes ou en situation de précarité économique. Les femmes ressentent fortement un sentiment d’insécurité : plus d’une femme sur sept se sent en insécurité dans son quartier et une femme sur dix ne se sent pas toujours en sécurité dans son propre domicile, apprend-on à la lecture de deux études.

« Contrairement à une idée trop répandue, les violences faites aux femmes ne sont pas un problème d’ordre privé. Elles interpellent la société toute entière. On ne pourra les faire reculer que si l’on comprend que ces violences sont aussi l’une des conséquences tragiques d’une société où perdurent les comportements sexistes au quotidien. Faire reculer le sexisme et faire reculer les violences est un même combat », commente le ministère des Droits des femmes.

Au-delà des graves violences physiques et sexuelles subies par les femmes, l’étude de l’Insee révèle, en effet, l’ampleur des manifestations multiples du sexisme :

– En deux ans, plus d’une femme sur sept a été insultée. Dans plus de la moitié des cas, les injures utilisées sont à caractères sexistes. Les femmes sont également fréquemment invectivées sur leurs manques de compétence. Les femmes ayant au moins un diplôme universitaire sont presque deux fois plus souvent victime d’injures que les femmes sans diplôme.

– Plus d’une femme sur vingt a subi des gestes déplacés, par exemple des baisers ou des caresses imposés. Ces violences ne sont que rarement commises dans la rue par des inconnus. Dans la majorité des cas, la victime connaît l’agresseur et les gestes déplacés se produisent, dans un quart des cas, sur son lieu de travail ou d’étude.

– Plus d’une femme sur vingt a été menacée, la menace étant, dans la moitié des cas, utilisée comme une arme pour contraindre la femme à effectuer quelque chose.

« Ces données heurtent notre conception de la société, dans laquelle les rapports humains sont construits sur le respect, la dignité et l’égalité. Elles confortent notre détermination à adopter une série de mesures de lutte contre les violences sexistes lors du comité interministériel aux droits des femmes qui se tiendra fin novembre », ajoute le ministère. La création prochaine d’un Observatoire national en charge des violences faites aux femmes permettra à l’avenir un suivi régulier de ces indicateurs.


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