Réforme territoriale : les départements disent « chiche à la simplification »

Publié le 7 octobre 2014 à 0h00 - par

Le président de l’Assemblée des départements de France (ADF), Claudy Lebreton (PS), a dit « chiche », mardi 7 octobre, à « la simplification » de l’organisation territoriale, proposant de « supprimer les 13 388 syndicats » territoriaux spécialisés.

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Les mots d’ordre au gouvernement sont « la simplification, les économies, la réduction du millefeuille (…) La simplification, chiche ! » s’est exclamé l’élu devant la presse, après une réunion du bureau de l’association fédérant les conseils généraux. « Il y a en France 13 388 syndicats intercommunaux et départementaux » (eau, assainissement, électricité, etc., le plus souvent à l’échelle intercommunale), qui représentent « 16,5 milliards d’euros de dépenses », a-t-il dit.

« Repensons leurs compétences, supprimons-les », en les intégrant dans les administrations intercommunales ou départementales, selon les cas, a-t-il proposé. Selon lui, cela permettrait « au mois 3 à 4,5 milliards d’économies ».

Dans le même souci, il a suggéré que les services départementaux d’incendie et de secours, dépendant à la fois de l’État et des conseils généraux, deviennent « un service départemental » sous l’autorité unique des conseils généraux. Il a défendu « la mutualisation » engagée par des conseils généraux (Nord et Pas-de-Calais entre autres), et la proposition de la Savoie et de la Haute-Savoie de fusionner. « À partir du moment où ça part du terrain, nous sommes pour l’expérimentation », a-t-il dit.

Le président de l’ADF a de nouveau pressé le gouvernement d' »apporter la preuve » que sa réforme territoriale (moins de régions, intercommunalités plus puissantes) allait « faire des économies ». L’ADF, a-t-il dit, reste hostile au transfert, depuis les départements vers les régions, des routes, collèges et du transport scolaire. Le transfert aux régions des collèges, « c’est 120 millions d’euros au bas mot » de coûts supplémentaires, selon lui.

M. Lebreton ne s’est pas montré inquiet pour l’avenir immédiat des conseils généraux, la réforme les concernant ne devant intervenir qu' »après 2020″, a-t-il dit, reprenant des propos de Manuels Valls.

« D’ici 2020, on a l’assurance que les conseils généraux ne seront pas supprimés », a-t-il souligné. Et « qui sera président en 2017, qui sera Premier ministre en 2018/2019 ? » a-t-il lancé. « Parce que les régions vont s’éloigner du citoyen » en s’agrandissant, « le département s’impose comme collectivité de proximité », selon lui. « À l’unanimité » de ses membres représentant toutes les familles politiques, le bureau de l’ADF a voté une motion reprenant les positions exposées par son président.

L’ADF tiendra son congrès annuel les 6 et 7 novembre à Pau et a reçu « l’assurance de la venue du Premier ministre pour la clôture des travaux ».
 

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