Mineurs isolés étrangers : la Seine-Saint-Denis en attente d’une solution

Publié le 8 septembre 2011 à 0h00 - par

Une vingtaine de mineurs isolés étrangers sont arrivés en Seine-Saint-Denis depuis le 1er septembre, date depuis laquelle le conseil général refuse de les accueillir estimant qu’il s’agit d' »un problème national », a-t-on appris mercredi.

Mineurs isolés étrangers : la Seine-Saint-Denis en attente d’une solution

« On a réussi à trouver une solution pour tous les cas qui se sont posés, mais ça ne peut pas durer », a dit à l’AFP Jean-Pierre Rosenczveig, président du tribunal pour enfants de Bobigny. « Si plusieurs enfants se présentent en peu de temps, on sera en très grande difficulté », a-t-il poursuivi.

 « Depuis jeudi, le parquet des mineurs se démène pour assurer la prise en charge de chacun des mineurs isolés étrangers, toutefois la mobilisation du parquet au profit des solutions d’hébergement d’urgence ne constitue qu’un dépannage de premier secours qui va très vite trouver ses limites », indique de son côté le parquet de Bobigny. Les mineurs isolés étrangers ont été renvoyés vers la protection judiciaire de la jeunesse, qui dépend du ministère de la Justice, vers des structures privées ainsi que la Croix rouge.

Jusqu’au 1er septembre, les mineurs isolés étrangers étaient confiés à l’aide sociale à l’enfance (ASE), relevant du conseil général. En 2010, le département de la Seine-Saint-Denis a dû en gérer 943, arrivés principalement par l’aéroport de Roissy, un point d’entrée sur le territoire national. Leur prise en charge a coûté 35 millions d’euros, soit 20% du budget consacré à l’enfance dans ce département pauvre, selon le conseil général.

Or, pour le président PS du conseil général, Claude Bartolone, « la question des mineurs isolés arrivant des quatre coins du monde n’est pas seulement une affaire locale. C’est aussi une responsabilité de l’Etat ». Pour Jean-Pierre Rosenczveig, « l’Etat doit accepter d’en faire plus, soit en payant, soit en intervenant pour mutualiser la réponse ». « Par exemple, tous les départements de l’Ile-de-France devraient accueillir des mineurs isolés étrangers et non plus seulement Paris et la Seine-Saint-Denis », dit-il.

En France, il y aurait environ 6.000 mineurs isolés étrangers concentrés à Paris, Mayotte, dans le Nord-Pas-de-Calais, ainsi qu’en Seine-Saint-Denis.

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