Réforme territoriale: l’Alsace veut faire cavalier seul

Publié le 27 août 2014 à 0h00 - par

Le président de la région Alsace, Philippe Richert (UMP), veut faire renaître le projet avorté d’un « Conseil d’Alsace » unique, en réaction à une fusion avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne « inacceptable », a-t-il déclaré dans un entretien paru mercredi 27 août dans la presse régionale.

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« La fusion Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne est tout simplement inacceptable » car ce territoire, « plus grand que la Belgique ou la Suisse » serait celui d' »une collectivité ingérable », a estimé M. Richert, cité par les Dernières Nouvelles d’Alsace.

En juin, le président alsacien avait accepté l’idée d’un mariage avec la Lorraine, une union qui « pouvait faire sens » selon lui. Mais il n’a pas digéré l’ajout de la Champagne-Ardenne par la majorité présidentielle à l’Assemblée nationale en juillet, qu’il a perçu comme « un coup de force ».

« La réponse, c’est l’Alsace unie », a-t-il affirmé. Cette collectivité nouvelle, qu’il avait déjà proposée sous le nom de « Conseil d’Alsace » mais qui avait été rejetée lors d’un référendum régional en avril 2013, fusionnerait le conseil régional et les deux conseils généraux du Bas-Rhin et du Haut-Rhin.

À l’époque, l’abstention avait été telle que le oui, bien que majoritaire dans les suffrages exprimés au niveau régional, n’avait pas dépassé le seuil requis de 25 % des inscrits. Et une majorité d’électeurs avait rejeté le projet dans le département du Haut-Rhin, encouragée par une fronde d’élus locaux.

Ces derniers, en premier lieu desquels le président du conseil général du Haut-Rhin Charles Buttner, ont fini cette semaine par se rallier au principe d’une relance du projet.

Pour ce faire les trois assemblées vont devoir délibérer de façon concordante et l’approuver avec au moins 60 % de majorité chacune, afin de pouvoir proposer un amendement lors des débats sur le projet de loi de réforme territoriale au Sénat et à l’Assemblée nationale à l’automne, a encore expliqué M. Richert.

« Ce n’est pas une surprise mais ce n’est pas non plus la fin de l’histoire », a réagi le président de la région Lorraine Jean-Pierre Masseret (PS), interrogé par l’AFP.

Comme son homologue alsacien M. Masseret est hostile à un mariage à trois avec la Champagne-Ardenne, mais continue pour sa part de préconiser un mariage entre l’Alsace et la Lorraine.

Même si un Conseil d’Alsace unique venait à voir le jour, ce ne serait « pas incompatible » avec une union ultérieure avec la Lorraine, a-t-il encore estimé.

« Le livre n’est pas encore fermé et la position des Alsaciens montre que le jeu reste encore très ouvert », a pour sa part déclaré à l’AFP Jean-Paul Bachy, le président (DVG) de la région Champagne-Ardenne.

« Je comprends la volonté des Alsaciens de garder leur autonomie, l’Alsace étant déjà une euro-région tournée en partie vers l’Allemagne, comme le Nord-Pas-de-Calais l’est avec les Flandres », a-t-il poursuivi.

M. Bachy défend de son côté une union de sa région avec la Lorraine ou avec la Picardie. Cependant pour l’instant celle-ci a été promise au Nord-Pas-de-Calais par l’Assemblée nationale en juillet.
  

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