Secours et aide médicale d’urgence: adopter des plans d’action

Publié le 24 septembre 2014 à 0h00 - par

L’organisation des secours entre Samu et services départementaux d’incendie et secours (SDIS) s’est plutôt améliorée depuis 2008. Un rapport préconise des plans triennaux pour renforcer leurs relations.

Dans un rapport remis en juin, l’inspection générale des affaires sociales (Igas) et l’inspection générale de l’administration (IGA) émettent des préconisations sur l’articulation entre l’organisation du secours à personne (SAP) et l’aide médicale urgente (AMU). Le Samu et les services d’incendie et secours (SIS), qui se partagent la prise en charge urgente des patients et des victimes, s’appuient sur un référentiel du 25 juin 2008.

Les rapporteurs précisent que, si les forces et faiblesses du dispositif secours-soins d’urgence varient d’un territoire à l’autre, le référentiel a entraîné des progrès dans la grande majorité des départements. Il a permis de dynamiser les relations entre SDIS et Samu, de clarifier les rôles et de formaliser les pratiques, voire de faire naître des initiatives locales : élaboration d’algorithmes de traitement, logiciel commun…

Certaines tensions (place des infirmiers dans l’aide médicale urgente, place et organisation des transporteurs sanitaires privés…) ou évolutions (substitution de la régulation médicale du Samu aux défaillances de la permanence des soins ambulatoires, mutations sociétales, restrictions de ressources…) rendent toutefois les améliorations plus difficiles.

Les intervenants opérationnels (SDIS, Samu-Smur, transporteurs sanitaires privés), l’État (préfets et directeurs généraux d’agences régionales de santé) et les collectivités pourraient définir ensemble comment organiser et répartir les missions et les pratiques les plus adaptées à leur territoire. Il conviendra ainsi d’identifier les axes d’amélioration prioritaires du dispositif local de secours, d’élaborer des plans d’action départementaux triennaux et de les consolider à l’échelon régional.

Évaluation en 2018

La mission a identifié de nombreuses pistes de travail : doctrines partagées d’intervention traduites dans les systèmes d’information, coordonnateurs de transports sanitaires, géolocalisation des véhicules, meilleure utilisation des données téléphoniques pour piloter et prévoir l’activité, synchronisation des changements de logiciels…

Elle recommande de favoriser le décloisonnement entre services et le développement d’une culture commune : représentation réciproque dans les instances de définition des programmes de formation, formations conjointes, séminaires annuels…

Des instances de concertation devront également être créées sur différents thèmes : redynamisation du comité départemental de l’aide médicale urgente, permanence des soins et des transports sanitaires (CODAMUPS- TS), amélioration de la qualité sous forme de retours d’expériences, partage d’informations.

Une nouvelle évaluation serait effectuée au 1er janvier 2018. Objectifs : vérifier si l’État aura su désamorcer les sujets de tensions tout en laissant au niveau local sa liberté d’action, et recenser les projets locaux qui auront vu le jour.

Marie Gasnier

Source : Évaluation de l’application du référentiel d’organisation du secours à personne et de l’aide médicale urgente, Igas, rapport n° 2013-182R / IGA n° 14063-13128-01 109, 3 septembre 2014


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