Conseil général du Cher : 50 roulottes pour des vacances au vert

Publié le 9 février 2010 à 0h00 - par

Le département du Cher ouvrira en juin un village de roulottes. Un hébergement en bois massif qui met en avant l’esthétisme et le bien-être.

Conseil général du Cher : 50 roulottes pour des vacances au vert

« Les roulottes comme hébergement touristique préserveront le caractère champêtre de notre thématique du cheval et de l’âne. Et puis, l’hippodrome est constitué de bardages en bois », explique Marie-Pierre Barbazanges, en charge des projets touristiques au conseil général du Cher. Le département va inaugurer en juin 2010 le village « Les roulottes du Berry », composé de 50 roulottes disposées sur son site de 107 hectares, le « pôle du cheval et  l’âne ». Situé sur les communes de Lignières et de la Celle-Condé, il accueille des groupes scolaires et des courses de chevaux sur l’hippodrome ouvert en 2006. Un centre d’entraînement hippique et les roulottes complèteront l’installation l’été prochain.

Pour créer cette offre d’hébergement, deux marchés sont passés : l’un, d’un montant de 1,565 million d’euros HT, pour les travaux d’aménagement du terrain, et l’autre pour la fabrication de roulottes équipées, pour 1,6 million d’euros HT. L’appel d’offres ouvert européen pour la fourniture de roulottes est lancé le premier, dès 2007, afin de répondre à des contraintes relatives à la demande de subventions du Fonds européen de développement régional (Feder). Pour pallier cette inconnue, à savoir l’obtention des deniers ou pas, le marché se compose de quatre tranches. Une tranche ferme pour l’acquisition de 20 roulottes dont trois accessibles aux personnes à mobilité réduite et trois conditionnelles de 10 roulottes chacune. Un moyen, pense la chef du service, de tester l’offre touristique en douceur. En 2007, le potentiel d’attraction du site est inconnu. « Le site s’est développé et les demandes d’hébergements se sont faites croissantes. Aussi, toutes les tranches ont été affermies. Et nous avons déjà des réservations », poursuit Marie-Pierre Barbazanges.

L’Environnement et le confort à l’honneur

Le cahier des charges précise que les roulottes, de 20 m2 au minimum, comprennent un balcon et un escalier et accueillent quatre ou cinq personnes. Montées sur un châssis indéformable et roulant, elles doivent être équipées d’un dispositif de raccordement rapide. Les murs sont porteurs, les matériaux extérieurs traités pour résister aux intempéries et aux UV. Le toit est en zinc ou en tôle zinguée et isolé, les portes et les fenêtres en double vitrage, la structure en bois massif répond aux normes de Haute Qualité Environnementale (HQE). Enfin, le perron et le balcon sont équipés de barrières. L’équipement intérieur est lui aussi décrit. L’énumération se termine par la phrase suivante : « Tout autre équipement non listé dans les besoins ci-dessus sera considéré comme faisant partie de l’offre de base sans option ». « Une mention qui nous sert à nous protéger des oublis », affirme Marie-Pierre Barbazanges.

L’offre transmise doit comporter le descriptif technique des fournitures proposées par le candidat auquel sont jointes des photographies. « Ce document permettra d’apprécier leur esthétisme (intérieur et extérieur) et leur fonctionnalité (qualité et diversité des équipements, superficie disponible). La durée de garantie des roulottes et celle des équipements électromagnétiques devront être mentionnées », peut-on lire dans le CCAP. Les candidats doivent également indiquer les traitements pour protéger le bois et leur application ainsi que les moyens mis en œuvre pour assurer la gestion durable des forêts (système de certification des forêts ou écolabel). Les bois exotiques, en raison de leur provenance incertaine, sont exclus. Les roulottes étaient toutes livrées en décembre 2008.

Entretien avec Marie-Pierre Barbazanges, chef du service des pôles, direction du tourisme du conseil général du Cher « Environ 30 000 euros pour 20 m2 habitables »

HA : Quels sont les prix moyens de telles structures ?

Marie-Pierre Barbazanges : Entre 30 000 et 35 000 euros HT pour 20 ou 23 m2 habitables. Nous savons que la masse critique pour tirer un profit économique de cet investissement se situe autour de 50 hébergements (85 à 120 euros la nuitée, ndlr).

HA : Quelles informations aviez-vous récoltées sur les constructeurs ?

M-P.B. : Trois ou quatre entreprises pouvaient répondre à cet appel d’offres. Ce secteur comprend beaucoup d’artisans et cela m’inquiétait un peu. L’entreprise choisie devait pouvoir répondre à notre demande. Or, 50 roulottes à fournir sur un an, ce n’est plus de l’artisanat. Aussi avons-nous dû définir des conditions de candidatures exigeantes afin d’être sûrs que l’entreprise choisie serait capable de fournir le nombre total de roulottes dans le temps imparti.

HA : Pourquoi attribuer 25 % au caractère esthétique des fournitures ?

M-P.B. : Nous sommes dans le tourisme. La personne qui loue une roulotte doit se sentir bien et avoir envie de revenir. Aussi est-il une dimension importante. Nous jugeons l’esthétisme extérieur et intérieur de la roulotte en prenant en compte les coloris et le bois. Concernant l’extérieur, il fallait que les entreprises soient capables de réaliser des roulottes avec un accès pour des personnes à mobilité réduite, un essieu et des roues pour assurer le déplacement des véhicules tout en prenant en compte notre demande. L’intégration esthétique des roulottes sur le site a également été prise en compte. Il comprend déjà des équipements, nous devions effectuer notre choix en prenant en compte la logique des produits et des matériaux choisis afin de créer une continuité.

HA : 25 % sont attribués au caractère fonctionnel des fournitures et 5 % au développement durable. Pourquoi ces pondérations ?

M-P.B. : La fonctionnalité est, elle aussi, un critère important dans une offre touristique. Le critère du développement durable est imposé par le conseil général du Cher. Il est d’ailleurs passé à 20 %.

Ce critère prend tout son intérêt ici : nous sommes dans une zone écologique du réseau européen Natura 2000. Nous devons faire attention à l’impact des roulottes sur l’environnement, c’est pourquoi nous préférons, notamment, les traitements du bois de base aqueuse plutôt qu’à base de solvants.

HA : L’offre doit comprendre des photographies mais pas de plans, pourquoi ?

M-P.B. : Afin de donner leur chance aux entreprises moins structurées et ainsi ouvrir le champ des offres.

HA : Combien d’offres avez-vous reçues ?

M-P.B. : Seulement deux, dont une non-recevable car le chiffre d’affaires de la société n’était pas assez conséquent. J’ai été très déçue. L’offre viable était celle du groupe Esprit Campagne, connu pour son travail. Elle a obtenu un maximum de points. Nous avons été très contents de son travail.

HA : Quels sont vos conseils aux acheteurs ?

M-P.B. : Le travail en amont est primordial. Dans le tourisme, on a besoin de se positionner par rapport à la concurrence, ce qui demande une veille perpétuelle. Ce type de projet nécessite une bonne connaissance des enjeux de l’opération afin de définir au mieux l’équipement et son utilisation. Pour ma part, j’essaie de m’approprier l’environnement pour ensuite imaginer l’équipement adéquat. Il faut aussi se glisser dans la peau du futur client et de l’exploitant. Une démarche qui permet, par exemple, de concevoir les hébergements de façon à  ce que l’entretien ne prenne pas trop de temps.

HA : Quel est l’impact sur le territoire ?

M-P.B. : 12 personnes sont déjà employées sur le site, auxquelles quatre « équivalents temps plein » vont venir s’ajouter.

CONTACT

Marie-Pierre Barbazanges
Chef du service des Pôles
Direction du tourisme
Tél. : 02 48 25 25 30


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