Quelles sont les conditions de recours au protocole transactionnel ?

Publié le 23 avril 2015 à 15h41 - par

La transaction se définit comme un contrat écrit par lequel les parties décident de clore une contestation née ou préviennent une contestation à naître (article 2044 du Code civil).

Négociation

Ce mode de résolution à l’amiable des litiges est préconisé, dans le domaine des marchés publics, par plusieurs circulaires dans l’objectif de désencombrer les juridictions administratives. Cependant, comme viennent le rappeler une réponse ministérielle et une décision du juge administratif, la légalité du recours à la transaction répond à des conditions de fond et de forme.

L’objet doit être licite et impliquer des concessions réciproques

La cause de la transaction doit être licite. Par exemple, le recours ne doit pas être un moyen d’éluder l’application du Code des marchés publics dans un seul but comptable. Ensuite, la transaction doit résulter de concessions réciproques consenties par les parties. Par exemple, selon une réponse ministérielle, « ces concessions peuvent consister dans le renoncement de l’une des parties à saisir le juge ou dans l’abandon d’une instance en cours en contrepartie de l’engagement pris par l’autre partie de réparer son préjudice. Il n’y a donc pas d’obstacle, en principe, à ce qu’une commune conclue une transaction avec un entrepreneur qui s’engage à réparer les désordres constatés sur les ouvrages qu’il a construits en vertu d’un marché public de travaux. Si la conclusion de la transaction vise à éteindre l’action en responsabilité dont dispose la commune contre l’entrepreneur pour mauvaise exécution des travaux, cette première pourra en revanche se fonder sur le contrat de transaction pour obliger ce dernier à respecter son engagement de réparer les désordres ».

La transaction nécessite une délibération spécifique

Pour les collectivités locales, en application du Code général des collectivités territoriales (art. L. 2122.21), l’exécutif doit être autorisé par délibération pour signer le protocole transactionnel. De plus, si le protocole porte sur des sanctions financières, le principe et le montant des pénalités mises à la charge d’un titulaire doivent être approuvés par l’assemblée délibérante. Selon la Cour administrative d’appel de Bordeaux, si cette délibération fait grief au cocontractant de l’administration, elle peut faire l’objet d’un recours pour excès de pouvoir devant le juge administratif.

Précisons qu’une fois régulièrement approuvé et signé par les deux parties, le protocole transactionnel a autorité de la chose jugée et est exécutoire de plein droit dans les limites de ce qui a été convenu.

Dominique Niay


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