Prudence de Fleur Pellerin sur l’ouverture de musées 7 jours sur 7

Publié le 7 novembre 2014 à 0h00 - par

La ministre de la Culture, Fleur Pellerin, s’est montrée prudente jeudi 6 novembre à propos de l’ouverture 7 jours sur 7 du Louvre, de Versailles et d’Orsay, en insistant sur « les conditions » nécessaires à cette expérimentation annoncée début octobre.

Fleur Pellerin, qui s’exprimait lors de l’examen du budget 2015 de son ministère à l’Assemblée nationale, a par ailleurs jugé « intéressante » l’idée d’un tirage spécial du Loto à l’occasion des journées du patrimoine, dont les bénéfices seraient affectés au Centre des monuments nationaux. L’Assemblée a voté un amendement du député-maire de Versailles, François de Mazières (apparenté UMP), demandant au gouvernement de lui remettre un rapport sur cette question avant le 1er mars. Interpellée par M. de Mazières sur « l’inquiétude » suscitée par l’ouverture tous les jours du château de Versailles, la ministre a répondu : « nous examinons de quelle manière, dans quelles conditions, et selon quelles modalités une ouverture 7 jours sur 7 serait à même de garantir à la fois des meilleures conditions de visite pour le public mais aussi de meilleures conditions de travail pour les agents ». « C’est à ces conditions que cette expérimentation sera conduite », a-t-elle insisté. « Nous réalisons bien actuellement ce travail d’étude d’impact, d’examen très précis de ce qu’impliquerait cette ouverture 7 jours sur 7 afin de pouvoir le cas échéant le faire dans les meilleures conditions possibles pour le public et les agents ».

Le ministère de la Culture a annoncé début octobre, lors de la présentation du projet de budget, l’ouverture 7 jours sur 7 des musées du Louvre, d’Orsay et de Versailles. La mesure devrait voir le jour entre 2015 et 2017 à l’issue d’une concertation, en particulier avec les représentants des salariés.

Les études portent, a dit jeudi la ministre, sur « ce qui constitue actuellement les tâches opérées les jours de fermeture », comme l’accrochage et le décrochage des tableaux. « L’ouverture sept jours sur sept ne générera pas de recettes supplémentaires », a rétorqué François de Mazières, « car le jour de fermeture est consacré à des partenariats ou des tournages de films », générateurs de recettes.

L’Assemblée a adopté sans modification le budget de la mission Culture, d’un montant de 2,6 milliards d’euros, stable par rapport à l’an dernier. Socialistes et écologistes l’ont approuvé, l’UDI s’est abstenu et l’UMP et le Front de gauche se sont prononcés contre. L’ensemble des groupes se sont félicités que ce budget, après avoir subi deux années de baisse, soit « sanctuarisé » d’ici la fin du quinquennat, aux termes de la loi de programmation des finances publiques. Mais la plupart se sont inquiétés de l’impact sur les actions culturelles de la réduction des dotations aux collectivités locales. À cet égard, dans un rapport au nom de la commission des Affaires culturelles de l’Assemblée, Annie Genevard (UMP) a souligné l’absence « d’outils d’observation » des politiques culturelles dans les petites et moyennes communes.

Pourtant celles-ci, a-t-elle souligné, « ne ménagent pas leurs efforts en cette matière : nombre de bourgs-centres sont dotés de médiathèques, de salles de cinéma, parfois d’un théâtre, organisent des festivals ou des saisons culturelles, accueillent des artistes en résidence ». Mais « le ministère de la Culture demeure dans une assez grande méconnaissance de la cartographie de ces pratiques ».
 

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