Une étude prône la sobriété lumineuse des communes

Publié le 21 août 2015 à 8h38 - par

Pour limiter les nuisances lumineuses causées par l’éclairage sur la biodiversité, les communes devraient réduire, voire supprimer, les sources lumineuses nocturnes lorsque l’éclairage n’est pas nécessaire.

Une étude prône la sobriété lumineuse des communes

Avec près de onze millions de points lumineux, l’éclairage public a augmenté de 89 % entre 1992 et 2012. C’est le deuxième poste d’investissement des communes en métropole, où il pourrait devenir le premier comme il l’est déjà dans les Dom. Or, la lumière artificielle, en particulier la nuit, bouleverse les  écosystèmes : éblouissements, perturbation des rythmes biologiques et des migrations, conséquences sur la reproduction… Les communes devraient réduire les sources lumineuses lorsque l’éclairage n’est pas nécessaire, estiment dans une étude* la mission économie de la biodiversité et l’Association nationale pour la protection du ciel et de l’environnement nocturnes (ANPCEN).

Il est en effet possible de concilier les nouveaux usages de l’éclairage et un moindre impact sur la biodiversité grâce à la « sobriété énergétique ». C’est-à-dire l’adaptation des comportements individuels et collectifs en vue de privilégier les plus utiles, de limiter les plus « extravagants » et de supprimer les plus nuisibles. Cette rationalisation de la consommation d’énergie conduit à la « sobriété lumineuse » : une émission de lumière moindre quelle que soit la source d’énergie. Ainsi, avant d’installer des équipements lumineux, les communes devraient repenser l’éclairage artificiel extérieur au-delà des performances énergétiques : réduction de la durée d’éclairement, suppression des points de lumière facultatifs et des éclairages d’ambiance qui ne sont pas nécessaires aux activités humaines, comme sur les berges ou sous les ponts.

Les lampes doivent être orientées pour éclairer seulement ce qui doit l’être et des coupe-flux noirs peuvent être placés à chaque point d’éclairage. La hauteur et l’espacement des lampadaires doivent être calculés en fonction de l’impact du flux lumineux sur la biodiversité et du confort visuel des utilisateurs. Horloges astronomiques, variateurs d’intensité et éclairage à la demande (par téléphone mobile par exemple) doivent aussi être privilégiés.

Toutes les lampes perturbent potentiellement les animaux et les écosystèmes – les lampes à sodium basse pression et les diodes électroluminescentes (Leds) ambrées à spectre étroit un peu moins. Mais il faut surtout éviter d’utiliser des lampes aux iodures métalliques ou des Leds blanches qui comportent également des risques pour la vision des êtres humains.

L’étude préconise aussi d’adopter des mesures spécifiques dans les espaces protégés, d’intégrer dans les schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE) une « trame nocturne » qui limiterait une fragmentation supplémentaire des milieux par la lumière artificielle. Elle présente également les aides et dispositifs publics ou contractuels à la rénovation de l’éclairage extérieur.

 

Marie Gasnier

 

* Source : Éclairage du 21e siècle et biodiversité. « Pour une meilleure prise en compte des externalités de l’éclairage extérieur sur notre environnement », ANPCEN, 2015


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