Les collectivités doivent renforcer leur gestion des risques

Publié le 6 août 2013 à 0h00 - par

La culture du risque est insuffisante au sein des collectivités, alors que deux sur trois s’estiment fortement exposées. De nombreux projets de gestion des risques devraient voir le jour.

Plus de deux collectivités sur trois s’estiment exposées aux risques stratégiques, opérationnels, financiers ou liés à l’image, selon le premier baromètre de la gestion globale des risques au sein des collectivités, établi par l’Arengi, en partenariat notamment avec l’Association des directeurs généraux des grandes collectivités. Et quatre d’entre elles sur dix considèrent cette exposition comme forte ou majeure pour plus d’un tiers des trente-trois risques figurant dans la liste qui leur a été soumise.

Les risques dits « majeurs » (technologiques, naturels et climatiques) ou humains (accidents du travail, maladies professionnelles, accident majeur impliquant un usager, ou accident majeur dans un établissement leur appartenant) leur paraissent avoir les conséquences les plus importantes. Quant aux communes, les trois principaux risques cités sont l’absentéisme, les accidents du travail et maladies professionnelles, et les accidents majeurs dans un de leurs établissements : incendie, effondrement…

Cartographie des risques, cruciale

Les dispositifs de prévention ou de protection pourraient être très nettement améliorés pour un risque sur trois ; c’est le cas, en particulier, de l’échec d’un projet de modernisation ou de réforme, des accidents du travail et maladies professionnelles (risques psychosociaux compris) et de la défaillance d’un organisme satellite, d’un concessionnaire ou d’un délégataire.

Une collectivité sur quatre (26 %) a créé une cellule dédiée à la gestion et à la coordination des risques, mais elles sont plus nombreuses (36 %) à avoir établi une cartographie de leurs risques ou à projeter de le faire (30 %), principalement les communes et les départements.

Cette première étape est cruciale : 80 % des collectivités qui ont cartographié leurs risques ont ensuite adopté des plans d’actions pour les risques jugés prioritaires. Il est plus pertinent de se focaliser sur les risques jugés critiques et pour lesquels existent de nombreux leviers d’actions.

La quasi-totalité des DGS impliqués

Toutefois, malgré leur conscience de l’exposition à laquelle elles sont soumises, seules 8 % des collectivités ayant participé à l’étude estiment avoir développé une culture du risque suffisante. L’approche des risques existe dans certains domaines : sécurité et santé au travail (95 %), gestion des achats, systèmes d’information, information financière et comptable, dialogue social et sécurité des biens.

Les outils de gestion des risques sont quasiment absents dans d’autres secteurs d’intervention des collectivités, comme la sécurité civile, la continuité d’activité, la gestion des compétences, l’environnement, la qualité des services et la gestion de projet.

Les élus (77 %) et les DGS (92 %) des collectivités sont impliqués dans les dispositifs de gestion des risques, la DGS : rôle stratégique (fixation des missions et des objectifs), contrôle, fonction opérationnelle.

Les auteurs du baromètre précisent que si une minorité de collectivités seulement ont adopté des dispositifs de maîtrise des risques, on devrait constater, dans les prochaines années, une montée en puissance, de nombreux projets étant en cours de déploiement ou planifiés.

Marie Gasnier

Pour en savoir plus : Baromètre de la gestion globale des risques au sein des collectivités, Arengi (cabinet indépendant de conseil en gestion des risques), juin 2013


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