Pavillons Bleus : de l’impact touristique à l’éducation au développement durable

Publié le 6 juin 2011 à 0h00 - par

L’écolabel va désormais bien au-delà de la simple garantie de la qualité des eaux de baignades qui rassure les touristes. Il fédère des initiatives répondant à des critères en matière d’environnement général, de gestion des déchets, d’accessibilité…

Royan (17), Tamnies (24), Nevez (29), Gouville-sur-Mer (50) et Banyuls (66) sont les cinq nouveaux lauréats du Pavillon Bleu 2011. Cette année, les jurys français et international de cet écolabel ont retenu 120 communes en France représentant au total 358 plages. Le jury se compose notamment de représentant du Ministère de l’Écologie, de l’Association Tourisme et Handicaps, des Fédérations Françaises de Sauvetage et de Secourisme, ainsi que des Ports de Plaisance, de l’Union nationale des CPIE (centre permanent d’initiatives pour l’environnement), de la Ligue de Protection des Oiseaux, des Éco-Maires…

Le programme vise en effet à promouvoir le développement durable des zones côtières et des eaux intérieures à travers des critères d’excellence en matière d’éducation et d’information à l’environnement, de gestion environnementale, de surveillance de la qualité de l’eau et des milieux, de sécurité et de services… Il travaille à la coordination des politiques touristiques et environnementales tant au niveau local, régional que national.

En France, 418 sites sont labellisés sur tout le territoire :

– 21 plages et 17 ports de plaisance en Manche et Mer du Nord ;
– 17 plages et 16 ports de plaisance, Intérieur ;
– 21 plages et 3 ports de plaisance, en Outre-Mer.

En 2011, le Pavillon Bleu flotte principalement sur quatre régions : Languedoc-Roussillon (26 communes labellisées), Provence-Alpes-Côte-d’Azur (20), Pays de la Loire (15) et Basse Normandie (11). Du côté des départements, c’est l’Hérault qui arrive en tête (12 communes labellisées) devant le Var (10 communes), la Gironde et la Vendée (8 chacune), la Charente-Maritime, la Loire-Atlantique, la Manche et Pyrénées Orientales (7). Et le Pavillon flotte aussi Outre Mer à : Saint-Paul et Saint-Leu pour la Réunion et Bora Bora pour la Polynésie Française.

Le label a démarré en 1985 en France à l’initiative de l’Office français de la Fondation pour l’Éducation à l’Environnement en Europe (l’of-FEEE). Il s’est développé à l’échelle européenne à partir de 1987. Un volet port de plaisance a aussi été créé à cette époque afin de valoriser une bonne gestion portuaire. Les critères d’attribution se sont peu à peu étoffés : à la qualité de l’eau se sont ajoutés la gestion des déchets, l’environnement général et l’éducation à l’environnement, désormais cœur de cible du label. En 2001 le Pavillon s’est étendu à l’Afrique du Sud et est ainsi devenu international. Enfin, en 2002 il s’est également adressé aux communes de l’intérieure et un certain nombre de lacs ont rejoint le palmarès.

Lancée pour la campagne 2008, la première candidature gratuite a été maintenue pour la campagne 2011. Ensuite les frais de participation représentent de 400 à 1 090 euros en fonction de la taille de la commune. « La gratuité permet à de nombreuses communes de bénéficier d’un audit environnemental et des conseils du jury français du Pavillon Bleu lors de la première présentation de leur  » souligne l’of-FEEE. Aujourd’hui, 41 pays du monde sur cinq continents y participent avec un Pavillon Bleu attribué à 3 450 sites en 2011. L’Organisation mondiale du Tourisme (OMT), le Programme des Nations Unies pour l’Environnement, la World Conservation Union et la Fédération Internationale de Sauvetage et Secourisme (ILSF) soutiennent l’initiative.

En juin 2007, un sondage a été réalisé auprès des français pour évaluer la connaissance du label auprès du grand public et son influence sur le choix du lieu de vacances. Les résultats sont très positifs : 65 % des Français déclarent connaître le label, 55 % peuvent en donner une bonne définition et 78 % ont envie de passer des vacances ou un séjour dans une ville bénéficiant du Pavillon Bleu.

Cette année, une vingtaine d’initiatives de communes sont mise en avant dans les domaines des actions d’éducation à l’environnement, de la gestion de l’énergie, de la biodiversité, des transports ou de l’accessibilité aux personnes handicapées. Gruissan (11), par exemple, a formé ses agents communaux à la reconnaissance des espèces et essences locales à préserver sur son territoire. Fouesnant (29) abandonne les traitements herbicides chimiques pour l’entretien de ses voiries et cimetière. Hourtin (33) met en place et distribue des bio seaux et des composteurs individuels. Jard-sur-Mer (85) mise sur le déplacement doux de ses agents via l’achat de deux scooters électriques et de quatre navettes électriques.

À Narbonne (11), l’installation d’un équipement « audio-plage » favorise l’accès à la baignade aux personnes mal voyantes. « Plus que jamais la commune de Saint-Cyprien est investie dans la démarche Pavillon Bleu. La qualité de notre environnement et le développement durable sont des préoccupations permanentes de notre commune balnéaire. Chaque année ce sont des centaines de milliers de touristes que Saint-Cyprien accueille sur ses plages. Cette année encore notre cordon dunaire a été équipé de ganivelles, et d’importantes campagnes d’éducation et de sensibilisation seront mises en place sur notre territoire », a ainsi témoigné Thierry Del Poso, maire de Saint-Cyprien lors de la révélation du dernier palmarès.

Alan Kerhel


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