Qualité de l’air : les associations de surveillance inquiètes pour leur financement

Publié le 23 septembre 2016 à 10h00 - par

Les associations de surveillance de la qualité de l’air sont inquiètes pour leur financement, qui est marqué par un désengagement des pouvoirs publics, alors que la pollution atmosphérique constitue l’une des premières préoccupations des Français.

Qualité de l'air : les associations de surveillance inquiètes pour leur financement

Pour tout comprendre

« Nous tirons la sonnette d’alarme auprès de l’État », a déclaré Bernard Garnier, le président d’Atmo, le réseau national de ces associations, lors d’une conférence de presse à l’occasion de la deuxième Journée nationale de la qualité de l’air.

Ce réseau de 27 associations est financé à environ 30 % par l’État, 25-30 % par les collectivités locales et 40-45 % par les industries, a-t-il indiqué.

Au cours des cinq dernières années, en ce qui concerne les seules dépenses de fonctionnement, le financement de l’État est tombé de 37% à 31 % et celui des collectivités locales de 27 % à 23 %. « Une vingtaine de départements se sont désengagées », dit M. Garnier.

Selon une étude du ministère de l’Environnement, 80 % des Français sont préoccupés par la qualité de l’air et 71 % inquiets des effets de la pollution atmosphérique sur leur santé.

La part du financement par les industries a connu une hausse de 36 % à 45 %, a précisé M. Garnier.

Les industriels qui le souhaitent peuvent verser aux associations de surveillance de la qualité de l’air une partie de la taxe générale sur les activités polluantes (TGAP) qu’ils paient au titre de leurs émissions polluantes.

« Les industriels améliorant leurs process de production de manière nette, la TGAP (…), qui est proportionnelle à leurs émissions, tendanciellement ira en diminuant », a souligné Jean-Félix Bernard, le président d’Airparif, l’organisme chargé de la surveillance de la qualité de l’air en Île-de-France.

Parallèlement, il a relevé « une anomalie » : « on a vu émerger de nouvelles sources de polluants – les transports, le chauffage, l’agriculture, les aéroports – qui ne participent en rien à la surveillance des polluants émis par leur production ou leur activité ». « La logique voudrait que les principaux pollueurs participent » au financement, a-t-il dit.

La renégociation annuelle du budget des associations est une autre source d’inquiétude. « On ne demande pas des sommes supplémentaires », a dit M. Bernard, mais « une pérennisation, une visibilité » sur trois ou cinq ans.

La question du financement est d’autant plus importante que les associations sont de plus en plus sollicitées par les citoyens et les collectivités locales, dans le cas notamment de la réalisation d’un projet immobilier ou de tourisme, ont souligné les responsables.

Un rapport sénatorial a estimé à 101,3 milliards d’euros le coût annuel de la pollution de l’air.

Ce coût représente 400 à 500 euros par an et par habitant, alors que celui de la surveillance par les associations agréées est d’un euro par habitant par an, a affirmé M. Garnier.

 

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