Stationnement : un outil au service de la mobilité

Publié le 10 juillet 2013 à 0h00 - par

Les politiques de stationnement sont devenues stratégiques pour les collectivités, selon un baromètre publié, pour la troisième fois, par les maires de grandes villes.

Après ceux de 2007 et 2011, l’Association des Maires des Grandes Villes de France (AMGVF) a présenté le troisième baromètre du stationnement dans les grandes collectivités, lors des 11es rencontres internationales du stationnement « Parkopolis », qui se déroulaient fin juin à Nice.

Cette étude, réalisée par Axe Image, montre que les politiques de stationnement sont devenues stratégiques pour les élus locaux. En effet, plus de la moitié des maires et présidents d’EPCI pilotent désormais le stationnement.

La gouvernance est partagée entre le maire et le président, ou un adjoint et un vice-président dans près d’un cas sur trois. Le stationnement relève désormais des adjoints chargés du transport et de la mobilité, et non plus de la voirie (seulement 7 % des réponses). Bref, le stationnement est aujourd’hui un chaînon essentiel de la mobilité.
 

Tarifs combinés parkings/transports en commun

Les responsables du stationnement se disent satisfaits de l’offre de stationnement dans les parcs centraux (plus de huit élus sur dix). Près de la moitié (48 %) des collectivités estiment qu’une tarification combinée parkings/transports améliorerait les conditions de stationnement. Augmenter l’offre en centre-ville ne semble pas une solution pour les élus, qui souhaitent plutôt y limiter le stationnement : 78 % d’entre eux souhaitent, au contraire, désengorger le centre.

Plusieurs possibilités sont évoquées. Pour près de neuf élus sur dix, la réalisation de parcs-relais, la création de centrales de mobilité dans les parkings et l’adoption d’une tarification combinée parkings/transports en commun peuvent y contribuer.

En effet, avec les parcs-relais, les automobilistes disposent d’une solution alternative pour ne plus se rendre en centre-ville en voiture.

Actuellement, seuls 58 % des élus sont satisfaits ou très satisfaits de l’offre en parcs relais, dont l’offre doit être accrue. L’auto-partage serait également la solution pour huit élus sur dix. La quasi-totalité (94 %) des collectivités considèrent la tarification dissuasive comme un moyen efficace d’empêcher les flux de voitures d’accéder au centre-ville, et huit sur dix l’utilisent déjà dans ce but.
 

Décentraliser le paiement sur voirie

Le non-respect du stationnement payant sur la voirie est une préoccupation importante pour une grande majorité d’élus : dans huit collectivités sur dix (85 % des réponses), les conducteurs ne payent pas le stationnement ou ne l’acquittent pas à hauteur de ce qu’ils doivent. Les élus sont aujourd’hui plus nombreux à estimer que la décentralisation du stationnement payant sur la voirie leur permettra de « reprendre la main » : 77 % contre 72,5 % en 2007, 81 % en 2011. Ils estiment aussi qu’il leur faut gérer l’impact des suppressions de places en centre-ville et développer une offre spécifique pour les professionnels : zones bleues, aires de livraison…

L’absence ou l’insuffisance de paiement du stationnement payant sur la voirie reste une préoccupation importante (81 %) des élus. Ils sont de plus en plus nombreux à souhaiter la décentralisation du stationnement sur voirie : 56 % en 2013 contre 46 % en 2011. Seuls 17 % sont favorables au statu quo ; ils étaient 34 % en 2011.

Six sur dix (58 %) des collectivités interrogées ont des projets pour le paiement sans contact du stationnement, ou ont déjà commencé à le proposer.

Signalons aussi que les élus de grandes collectivités s’inquiètent également de la disparition de la taxe de participation pour non-réalisation d’aires de stationnement* (PNRAS).
 

Marie Gasnier
 

* Voir également : article 28 de la loi de finances rectificative n° 2010-1658 du 29 décembre 2010


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