Téléphérique, zones 30, pastille anti-pollution : Grenoble plein gaz sur le transport doux

Publié le 6 octobre 2015 à 11h35 - par

Généralisation des zones 30, téléphérique urbain, expérimentation des pastilles antipollution : la métropole grenobloise entend être à la pointe de la transition énergétique en matière de transports, un an et demi après la victoire des écologistes aux élections municipales.

Grenoble plein gaz sur le transport doux

Jusqu’à présent, l’équipe d’Éric Piolle (EELV), élu maire de Grenoble en mars 2014, avait surtout marqué les esprits par l’abandon de la publicité en ville, une première en Europe.

Mais dès janvier, Grenoble deviendra aussi la première grande ville de France à généraliser les zones 30 sur son territoire : sur 80 % des voies, la vitesse maximale sera fixée à 30 km/h, alors que la proportion ne dépasse pas 25 % aujourd’hui.

Pas moins 43 des 49 communes de l’agglomération, de gauche comme de droite, ont suivi ce mouvement destiné à rendre la ville plus « respirable » et « apaisée ».

Avec Strasbourg, Grenoble va aussi être une des premières villes de France à expérimenter, dès cet automne, les nouvelles pastilles de couleur (verte, violet, jaune et orange) classant les véhicules en fonction de leur niveau de pollution.

En octobre, tous les habitants de la métropole recevront leur pastille ainsi qu’une explication du dispositif mis en place lors des pics de pollution, selon Yann Mongaburu, vice-président (EELV) de la métropole grenobloise, chargé des déplacements.

Restrictions de circulation

En cas de pic, les restrictions de circulation des véhicules les plus polluants s’accompagneront de baisses des tarifs des transports en commun, voire de gratuité totale en cas de pollution sévère. Le dispositif sera coordonné avec les intercommunalités voisines (Voiron, Grésivaudan) pour une expérimentation dès novembre.

« Le but, c’est qu’il y ait une lisibilité, pas de punir les gens parce qu’ils ont un véhicule polluant », explique M. Mongaburu. « Au bout d’un an, on fera le bilan pour voir le gain en terme de qualité de l’air. »

Grenoble a déjà connu 14 jours de pic de pollution cette année, soit autant que sur toute l’année 2014, qui avait été clémente en raison de la météo. En 2013, pas  moins de 45 jours de pollution avaient été enregistrés.

Toujours sur le front de la pollution, l’utilisation du diesel pour le transport de marchandise devrait être interdite dans le centre de Grenoble d’ici octobre 2016. La métropole veut créer un centre de distribution urbaine qui prendrait le relais avec des véhicules propres (électrique, hydrogène ou… vélo) sur le dernier kilomètre.

Objectif : « atténuer les nuisances du transport de marchandises en ville » en terme de bruit, pollution et insécurité routière, explique Mondane Jactat, adjointe à la santé du maire de Grenoble.

« Il y a une volonté d’accélérer sur tous les fronts en matière de mobilité. C’est une des politiques majeures de la transition énergétique et on veut être le territoire emblématique dans ce domaine », résume Christophe Ferrari, président (PS) de la métropole grenobloise, allié des écologistes.

Autoroutes à vélo

Vendredi 2 octobre, la métropole a ainsi annoncé le lancement d’une concertation autour d’un projet de téléphérique urbain reliant quatre communes de l’agglomération. D’un coût de 54 à 60 millions d’euros, ce transport par câble serait mis en service en 2021 pour une fréquentation attendue de 5 000 personnes par jour.

Enfin, un plan d’« autoroutes à vélo » devrait être dévoilé à l’automne. Éric Piolle, qui ne se déplace qu’en vélo, avait promis d’en tripler la pratique sur la durée mandat.

L’objectif est en bonne voie avec une forte augmentation des locations de vélos urbains cet été (+ 30 %), à tel point que le service s’est retrouvé en rupture de stock à la rentrée.

Ces mesures ne font toutefois pas l’unanimité, notamment à droite, où on fustige le « dogmatisme » des écologistes qui veulent « détruire l’automobile, leur ennemi », estime Jean-Damien Mermillod-Blondin, président du groupe d’opposition à la métropole.

« Le vrai problème, c’est que beaucoup de gens aimeraient pouvoir rouler à 30 km/h à Grenoble. Mais avec les bouchons, c’est impossible », raille-t-il.

 

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