Grève des fonctionnaires : des services publics au ralenti ou à l’arrêt mardi 10 octobre

Publié le 9 octobre 2017 à 12h34 - par

L’appel unitaire à la grève lancé pour mardi 10 octobre par tous les syndicats de fonctionnaires va se traduire par des services publics au ralenti ou carrément à l’arrêt, avec écoles, crèches, bibliothèques ou gymnases impactés, en plus de perturbations dans les transports, hôpitaux ou services postaux.

Grève des fonctionnaires : des services publics au ralenti ou à l'arrêt mardi 10 octobre

Éducation

Tous les enseignants sont appelés à la grève par leurs syndicats, y compris ceux du privé, par des organisations les représentant.

Francette Popineau, secrétaire générale du Snuipp-FSU, premier syndicat dans le primaire, s’attend à ce que le mouvement soit « très suivi ». Trois sujets irritent particulièrement les enseignants : les salaires, la réinstauration du jour de carence et la réduction du nombre de contrats aidés, qui jouent un rôle-clé pour le bon fonctionnement des établissements.

La loi d’août 2008 a instauré un droit d’accueil des élèves en maternelle et élémentaire. Même si des enseignants sont en grève, l’école doit accueillir les enfants, un principe valable seulement dans le primaire.

Hôpitaux

Première depuis la loi Bachelot de 2009, une dizaine de syndicats de praticiens hospitaliers (PH) se sont joints à l’appel de la fonction publique. Médecins, pharmaciens et dentistes sont invités à faire grève avec les personnels paramédicaux (aide-soignants, infirmiers, etc…) pour dénoncer en chœur la dégradation de leurs conditions de travail et « l’étranglement financier » de l’hôpital. Comme eux, les PH sont concernés par le gel du point d’indice ou le rétablissement du jour de carence en cas d’arrêt maladie. Ils s’élèvent plus généralement contre la baisse de leur pouvoir d’achat. Conséquence : des opérations pourraient être reportées.

Transports

À la SNCF, les syndicats SUD (3e), qui veut faire « converger » les luttes, et CFDT (4e), qui dénonce les ordonnances et la hausse de la CSG, ont déposé des préavis de grève. La CGT (1er) n’appelle pas à des débrayages mais incite par « solidarité » les cheminots à rejoindre les cortèges, comme l’Unsa (2e) qui inscrit son appel dans une dénonciation plus globale des « attaques envers les salariés ». Aucune perturbation du trafic n’est prévue pour mardi 10 octobre.

À la RATP, les trois syndicats représentatifs, CGT, Unsa et SUD, appellent à manifester à République. Par « tous les moyens possibles » pour SUD (3e), y compris en faisant grève. La CGT-RATP, qui n’a pas déposé de préavis, évoque la construction de « convergences » afin de « faire reculer le patronat et le gouvernement » sur « toute remise en cause des droits des travailleurs et la destruction sociale ». L’Unsa, dont le préavis concerne uniquement la maintenance, et SUD insistent eux sur la hausse de la CSG et la défense des « acquis » des agents RATP.

Les contrôleurs aériens sont également appelés à faire grève par la CGT (2e syndicat), FO, la CFDT et l’Unsa. La direction générale de l’aviation civile (DGAC) a recommandé aux compagnies aériennes de réduire de 30 % leurs vols mardi 10 octobre et des perturbations sont attendues « sur l’ensemble du territoire ».

Autres secteurs

Chez les policiers, Alternative CFDT et l’Unsa-police ont appelé leurs troupes à manifester dans les cortèges. Les autres syndicats relaient les appels à manifester lancés par les confédérations auxquelles ils sont affiliés.

Les personnels d’anciennes entreprises du secteur public comme La Poste et Orange, qui emploient encore des fonctionnaires, et plus largement pour la CGT « l’ensemble des salariés du secteur des activités postales et de télécommunications » (SFR, Free, Chronopost…), sont aussi appelés à se mobiliser.

Même chose pour les agents, de droit public ou de droit privé, de Pôle Emploi, pour protester contre des suppressions de postes et la présentation d’un budget en baisse de quatre milliards d’euros en cinq ans, ou pour ceux des chambres de commerce et d’industrie.

Au tribunal de Bobigny, la CGT appelle les greffiers à empêcher la tenue des audiences pour protester contre des effectifs insuffisants qui pèsent sur les conditions de travail mais aussi contre le manque de « matériel » (papier, stylos, cartouches d’encre).

 

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