Dépenses d’éducation : l’exception francaise

Publié le 8 avril 2013 à 0h00 - par

L’étude européenne Eurydice relative à l’impact de la crise financière sur les systèmes éducatifs en Europe révèle que la France se singularise en affichant une priorité budgétaire sans faille pour l’éducation, même si elle reste vigilante sur lesdites dépenses.

Près de 20 pays européens ont dû sabrer sérieusement dans le budget de l’État en 2011 et 2012. Du côté de l’Education nationale, les efforts ont consisté en :

  • la baisse ou le gel des salaires (cela concerne la moitié des États européens) ; c’est le cas en Espagne, en Roumanie, en Slovénie, en Grèce, en Irlande et au Portugal. Il est à noter que, dans ce cadre, la Lituanie et Royaume-Uni ont instauré en 2013 un système de paie au mérite ;
  • la diminution du nombre d’enseignants. Ainsi, le Portugal et la Lettonie ont changé leur réglementation sur les effectifs par classe pour faciliter les fermetures et ainsi supprimer des postes ;
  • la réduction des budgets d’entretien relatifs aux bâtiments ou aux programmes de construction comme au Royaume-Uni.

L’effet de la crise financière, sur les budgets de l’Éducation, se ressent principalement dans les pays qui connaissent un important déficit budgétaire à l’instar de l’Irlande, la Grèce, l’Espagne, le Portugal, le Royaume-Uni, la Roumanie, la Pologne, la Slovaquie ou Chypre.

La France tente, depuis l’élection de François Hollande, de résister à la crise et de prioriser, malgré le contexte budgétaire difficile, l’investissement dans l’éducation. Si elle a réduit significativement les dépenses en matière d’éducation depuis 2007, le diagramme repart sérieusement à la hausse désormais : en 2013, le budget de l’Éducation nationale bénéficie d’une augmentation de deux milliards alors que, dans le même temps, il y a « serrage » de ceinture concernant les dépenses publiques. Ainsi les autres ministères se voient contraints de subir d’importantes amputations budgétaires pour venir en aide à l’Education nationale ; même chose pour les collectivités territoriales qui doivent absorber de nouvelles dépenses comme la formation professionnelle ou la prise en charge des activités périscolaires découlant de la semaine de 4 jours et demi.

Alors, pourquoi voit-on certains syndicats, plutôt contestataires, descendre dans la rue et en réclamer davantage ? Toujours plus, pour quels résultats ? La loi d’orientation et de programmation n’offre-t-elle pas assez d’espoir en des lendemains meilleurs notamment avec la mise en place des Espé qui vont coûter pas moins de 27 000 postes sur les 60 000 prévus pendant le quinquennat Hollande ?

Pour en savoir plus :