E-éducation : les leviers d’une politique globale et locale

Publié le 21 novembre 2012 à 0h00 - par

Une politique du numérique nécessite de savoir comment, pourquoi, on achète, équipe, avec quel budget, selon quel équilibre, comment on renouvelle, avec quels partenariats, selon quelles forces ? Analyse et explications de l’Andev.

Selon le réseau des directeurs de l’éducation des villes et des départements (Andev), l’ambition d’un développement des technologies de l’information et de la communication pour l’éducation (TICE) à l’école n’a de sens que s’il s’inscrit dans un projet éducatif territorial, garantissant la continuité éducative dans la gouvernance, l’espace et le temps, lui-même inscrit dans un projet de société.

Les partenariats entre l’État et les collectivités territoriales

D’un cadre national à une politique locale, la mise en place de conventions partenariales État/ collectivités territoriales est essentielle. Les leviers d’une politique globale et locale se fondent sur la définition des champs de compétences, la précision des engagements des acteurs dans un cadre national fixant le niveau d’équipement et de mise à disposition des réseaux. Si le financement incombe – pour tout ou partie – aux collectivités territoriales, à l’État revient la définition d’une politique d’enseignement par le numérique, associée à des formations initiales et continues pour les enseignants ainsi que le développement d’outils numériques. Un cahier des charges ou recueil de bonnes pratiques doit en découler, respectant la richesse des territoires, leur diversité et notamment leurs différences.

Il est indispensable de réaliser une feuille de route globale au plan national, soit un plan numérique pour l’école, permettant pour toutes les communes, dans le cadre de conventions de partenariat État et collectivités territoriales, de mettre en œuvre des efforts concertés pour former les jeunes.

La réduction des fractures numériques administratives et pédagogiques passe par le pilotage par le PEL

Il reste à trouver le bon niveau local de pilotage et donc le périmètre géographique qui renvoie à la question du projet éducatif local. Il est fondamental d’inscrire un projet numérique combinant le projet d’école et le projet du péri et de l’extrascolaire dans le projet éducatif de la commune, élaboré avec l’ensemble des acteurs concernés et dans le respect des ressources de chacun. Il faut notamment tenir compte que l’élève va passer de l’école maternelle à l’école primaire, puis au collège et au lycée, d’où la nécessité de continuité territoriale.

Le développement des TICE nécessite cohérence et articulation d’un projet numérique de la commune avec celui du collège mis en œuvre par le département et celui du lycée mise en œuvre par la région. C’est ainsi que s’opérera la réduction des fractures administratives et pédagogiques.

Au regard de la continuité éducative, l’extension de la dynamique doit se penser dans l’espace comme dans tous les temps

Le numérique doit conduire à une réflexion sur la conception des équipements scolaires de demain et la mise en place d’un réseau global territorial entre équipements publics (médiathèques, centres d’accueil de loisirs sans hébergement, maison de l’emploi, points cybercentres et domicile des familles). Les politiques éducatives des communes étant complémentaires de l’école, l’apprentissage et l’accompagnement des enfants pour un usage critique et responsable des outils numériques doivent se faire autour de l’école autant que dedans.

Fortement présentes sur les territoires, toutes les actions de soutien scolaire – que ce soit l’accompagnement scolaire dans le cadre des contrats locaux d’accompagnement à la scolarité, les études surveillées sur les territoires de droit commun ou encore les actions menées dans le cadre de l’accompagnement éducatif sur les territoires de la politique de la ville (projet de réussite éducative ou encore contrat urbain de cohésion sociale) – ouvrent un large éventail de possibilités. Ces possibilités de découverte ou de perfectionnement, à l’usage utilitaire ou créatif, des outils du numérique où la notion de polyvalence des matériels est à prendre en compte, doivent là aussi s’inscrire dans un projet éducatif sur tous les temps de l’enfant.

Dans cet espace temps à penser pour l’élève, tant journellement que dans son parcours de vie, la prise en compte de tous les acteurs autour de l’enfant et de leur formation est un levier essentiel. Ainsi l’école est un lieu de vie qui doit s’ouvrir aux parents en prenant en compte leur rôle. Et les formations conjointes des acteurs sont des pistes à privilégier, notamment celles des enseignants avec les animateurs TICE des collectivités territoriales.

Anne-Sophie Benoit, Présidente de l’ANDEV