La volonté de changer l’école semble émoussée

Publié le 22 octobre 2014 à 0h00 - par

La volonté politique de changer l’école semble s’être « émoussée devant les résistances et les conservatismes », a regretté mardi 21 otobre le président des Cahiers Pédagogiques, Philippe Watrelot, lors des Assises de la pédagogie organisées par l’association qui édite la revue éponyme.

La volonté de changer l’école semble émoussée

M. Watrelot a dit « les inquiétudes » des militants pédagogiques et des enseignants engagés dans la transformation de l’école, lors de ces Assises intitulées « Le changement, c’est maintenu ? », en référence au slogan de campagne de François Hollande et deux ans après la remise du rapport de la concertation pour la refondation de l’école. »Les compromis concédés ont fait douter de l’efficacité dans certains domaines », a estimé le président de l’association classée à gauche, citant les assouplissements autorisés dans la réforme des rythmes scolaires et pointant l’instabilité ministérielle dans un secteur qui a besoin de continuité. Alors que l’ancien ministre Vincent Peillon voulait faire la réforme des rythmes le plus tôt possible, l’ex Premier ministre Jean-Marc Ayrault a décidé de lancer une concertation. « On a perdu la fenêtre de tir de l’état de grâce. Après on est rentré dans la période des municipales et ça a pollué tout le reste », a regretté M. Watrelot.  

Cette réforme « a occupé tout l’espace » et les ministres n’ont par exemple « pas donné toute l’attention souhaitée » à la formation initiale des enseignants, rétablie par la gauche, a critiqué M. Watrelot, lui-même enseignant à l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation de Paris. Le gouvernement « s’est épuisé depuis deux ans dans des initiatives sectorielles qui n’ont pas été rattachées à un véritable projet », et il a manqué à la refondation « un slogan ». « On aurait aimé entendre que la refondation a pour enjeu de construire une école vraiment démocratique, lutter contre l’échec ». « Combien de Pisa chocs faudra-t-il ? », a-t-il relevé, rappelant que l’enquête de l’OCDE sacre la France championne des inégalités scolaires. 

A l’actif du gouvernement, il a cité la priorité au primaire, le « plus de maîtres que de classes », la relance de la scolarisation de moins de trois ans, ainsi que  l’éducation prioritaire, « dossier qui a peut-être le plus avancé ». Mais la refondation « ne peut se réduire » à des moyens, « la question centrale est l’évolution de la pédagogie, cela passe par la formation continue qui reste insuffisante ».

Copyright © AFP : « Tous droits de reproduction et de représentation réservés ». © Agence France-Presse 2014


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