Les Assises nationales contre le harcèlement scolaire

Publié le 12 mai 2011 à 0h00 - par

Les 2 et 3 mai 2011, se sont tenues, au lycée Louis-Le-Grand à Paris, les Assises nationales contre le harcèlement scolaire. Éric Debarbieux, président des États généraux de la sécurité à l’école et de l’Observatoire international de la violence à l’école avait remis à Luc Chatel, en amont, un rapport. Les quinze propositions qui y étaient présentées ont été débattues lors de ces assises.

Pour Éric Debarbieux, l’Éducation nationale est capable de se remettre en cause. C’est une bonne base ! Reste que ce spécialiste de la violence à l’école a bien insisté sur le fait que le ministère devait prendre ses responsabilités vis-à-vis de ce problème. Reste à voir si cela sera vraiment pris à bras-le-corps.
À l’occasion des assises, le ministre a lancé un « plan d’action » contre le harcèlement à l’école, reprenant certaines propositions du rapport Debarbieux. Cinq axes ont été priorisés : connaître et faire reconnaître le phénomène de harcèlement scolaire, mobiliser toute la communauté éducative, intégrer dans les formations initiales le repérage et le traitement du harcèlement et former les personnels, construire et expérimenter une politique globale d’amélioration du climat scolaire et traiter les cas de harcèlement avérés.

Arrêtons-nous sur les principales mesures envisagées :

La nécessité de la formation de la communauté éducative

Concernant les enseignants, Luc Chatel a demandé que ces derniers fassent « de la lutte contre le harcèlement un des objectifs concrets de la mise en œuvre des valeurs acquises dans le cadre du pilier 6 du socle commun ». Pour les aider, le film « Kenny », écrit et joué par des lycéens et réalisé par Gabriel Gonnet, sera mis à disposition des équipes pédagogiques.
Concernant les chefs d’établissement, le ministre souhaite qu’au cours de leur formation, ils bénéficient d’un module de sensibilisation au repérage et au traitement du harcèlement.

Le rôle du climat scolaire et de la cohésion des équipes

Un programme global va être expérimenté autour de plusieurs projets : un programme de formation à la problématique du harcèlement entre pairs et au développement de l’empathie à l’école maternelle et élémentaire, un autre sur la médiation entre pairs lycéens et collégiens et, enfin, l’élaboration d’outils pédagogiques.
Luc Chatel souhaite, en outre, que les commissions éducatives, créées par la réforme des procédures et sanctions disciplinaires puissent traiter des cas de harcèlement repérés dans l’établissement pour y conduire une réflexion sur la prévention. Nouveauté : les personnels de santé et sociaux pourront y siéger.



Lutte contre le harcèlement sur Internet

Luc Chatel veut fournir des outils aux chefs d’établissement pour « s’attaquer » au harcèlement sur Internet. Pour cela, un partenariat avec Facebook va être contracté. Il va consister en un dispositif d’alerte, auprès de ce réseau social, des élèves repérés comme harceleurs, par l’Éducation nationale. Ainsi leur compte sera fermé automatiquement.
Du côté des victimes de harcèlement sur Internet, il est prévu d’accompagner les familles pour déposer plainte. À cette occasion, un partenariat avec l’Office central de lutte contre la cybercriminalité sera noué.

Des outils vont voir le jour :

  • à l’automne, un site spécifique et un numéro d’appel unique ;
  • un guide, à destination des équipes éducatives, diffusé par voie électronique dans tous les établissements, de la maternelle au lycée.

Enfin, Luc Chatel a annoncé que l’année scolaire 2011-2012 serait une année d’expérimentation « de la politique que nous aurons ainsi construite dans tous les établissements qui souhaitent s’engager dans la lutte contre le harcèlement à l’école ».

Pour en savoir plus :

Les vidéos des conférences et le compte-rendu des ateliers sur le site du ministère de l’Éducation nationale