Quelles évolutions souhaitables pour la Segpa ?

Publié le 12 novembre 2014 à 0h00 - par

Dans son rapport, la députée Sylvie Tolmont pointe les atouts de la structure Segpa mais insiste sur la nécessaire évolution qu’il faut conduire en la matière. Examinons les difficultés rencontrées par la Segpa et les pistes pour y remédier. (2/2)

Des élèves particuliers

Au sein du collège, les élèves de section d’enseignement général et professionnel adapté (Segpa) sont ceux qui souffrent des plus grandes inégalités scolaires et sociales, les unes « entretenant » les autres. Sylvie Tolmont évoque les résultats d’une étude locale, réalisée en 2012 par Mme Fatiha Tali, coordonnatrice de la commission départementale d’orientation vers les enseignements adaptés de la Haute-Garonne. Ainsi, les parents des élèves orientés en Segpa sont, à 78,8 % pour les pères et 91,3 % pour les mères, membres de catégories socio-professionnelles défavorisées. En outre, avant leur arrivée en Segpa, 46 % des élèves ont été suivis par un réseau d’aides spécialisées aux élèves en difficulté (RASED). De plus, 28 % des élèves ainsi orientés ont une mère née dans un autre pays, alors que ce taux n’est que de 16 % pour l’ensemble des élèves scolarisés en milieu ordinaire.

Une entité à part au sein du collège

Si la Segpa appartient physiquement et structurellement au collège, l’isolement réel ou, à défaut, le sentiment d’isolement est grand. Plusieurs éléments expliquent cette situation :

  • La Segpa possède ses propres locaux et organise encore parfois des récréations séparées des autres collégiens.
  • Une partie des enseignants qui y exercent sont, en principe, « spécialisés ».
  • Une multitude de statuts existe pour les intervenants adultes : 57,2 % de professeurs des écoles, 18,3 % de professeurs de lycée professionnel, 10,2 % de professeurs contractuels, 8,5 % de certifiés et 4,8 % de professeurs d’éducation physique et sportive.
  • Un « directeur adjoint » coordonne la section, placé sous l’autorité du principal du collège, mais qui n’exerce pas, en réalité, la fonction d’adjoint au chef d’établissement.
  • Les moments réellement partagés avec les autres collégiens sont « peu nombreux » et l’inclusion individuelle des élèves de Segpa, dans une classe ordinaire, ne se fait quasiment pas, « à l’exception de quelques situations ici ou là ».

Faut-il, pour autant, supprimer les Segpa ?

La rapporteure considère « qu’une telle mesure, compte tenu du fonctionnement actuel de notre système scolaire, constituerait pour celui-ci une perte sèche irréparable ». Pour autant, il y a nécessité à impulser des changements.

La députée préconise notamment de :

  • réformer l’orientation de ces filières et supprimer la condition du redoublement ;
  • multiplier les connexions et les passerelles entre l’enseignement adapté et le cursus ordinaire ;
  • conforter les personnels de l’enseignement adapté et former tous les enseignants à la grande difficulté scolaire.

Au-delà, elle estime qu’il faut viser « l’objectif d’une refonte plus large du collège pour tendre vers une réelle inclusion de tous les élèves ».

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