Revalorisation du métier d’enseignant: le Sénat rend un rapport négatif

Publié le 12 décembre 2011 à 0h00 - par

Dans un rapport de novembre 2011, le sénat constate des défaillances dans la gestion des ressources humaines au ministère de l’Education nationale. La politique menée en matière de revalorisation du métier d’enseignant n’a pas produit les effets attendus.

Les sénateurs estiment que, malgré le coût important du pacte de carrière (201,54 millions d’euros) engagé par Luc Chatel, « ces mesures financières sont de portée limitée ».  

Dans le détail :

  • 118,84 millions pour l’augmentation des échelons des indices de début de carrière, dans l’enseignement public et privé ;
  • 6 millions (en année pleine) pour la poursuite de l’intégration des instituteurs dans le corps des professeurs des écoles ;
  • 54,8 millions (en année pleine) pour la revalorisation de l’indemnité de fonctions des maîtres formateurs, ainsi que de la rémunération accessoire des conseillers pédagogiques du second degré, pour le public et le privé ;
  • 11,4 millions (en année pleine) pour la création d’une indemnité pour fonctions d’intérêt collectif (IFIC), mise en place à la rentrée 2010 ;
  • 7,2 millions pour la création d’une indemnité au bénéfice des enseignants chargés de l’évaluation des épreuves de certains diplômes de la voie professionnelle ;
  • 3,3 millions correspondant à la majoration du taux d’indemnisation de la correction des copies des épreuves écrites.

Pour les sénateurs, le compte n’y est pas. Tous les enseignants sont loin d’être concernés. Il aurait fallu, pour cela, envisager d’autres mesures : « Les réponses à des cas spécifiques ne peuvent donc pas remplacer une réflexion plus large sur la rémunération des enseignants en France. »

Résultat :

La désaffection pour le métier d’enseignant est de plus en plus prégnante. Les sénateurs relèvent notamment :

  • Une diminution du nombre de candidats aux différents concours enseignants ;
  • Pour les enseignants déjà en exercice, une intention, dès le début, de ne pas faire toute leur carrière à l’Education nationale.

Au-delà d’un manque évident de financement, les sénateurs avancent une autre hypothèse. Ce serait, selon eux, le signe que les personnels ne se retrouvent pas dans la politique du gouvernement, voire la rejettent. Le fait que les sénateurs en question appartiennent à l’opposition ne doit pas être étranger à cette analyse.

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