Suicide d’un éducateur : la famille porte plainte

Publié le 30 novembre 2011 à 0h00 - par

La famille d’un éducateur spécialisé qui s’est suicidé il y a près de deux semaines a déposé, mardi, une plainte contre l’Association d’action éducative et sociale (AAE) de Dunkerque qui l’employait, notamment pour homicide involontaire.

L’éducateur de 38 ans s’était donné la mort le 17 novembre, après avoir été sanctionné par sa direction à la suite d’une altercation qu’il avait eue avec un jeune dont il s’occupait, et au cours de laquelle il avait eu deux côtes cassées. La plainte déposée contre l’AAE comporte le chef d’homicide involontaire par manquement à une obligation de sécurité ou de prudence, ainsi que ceux de mise en danger de la vie d’autrui, de délit d’entrave et de défaut de déclaration d’accident du travail, selon l’avocat de la famille. Les plaignants font « clairement le lien entre les dégradations des conditions de travail, les sanctions dont a été victime Fabrice et son décès », a précisé Me David Brouwer. « C’est la justice qui dira si (…) l’homicide involontaire par manquement aux règles de sécurité est constitué dans ce dossier », a-t-il ajouté, avant de souligner le « paradoxe de placer des enfants en souffrance auprès de salariés qui sont eux-mêmes en grande souffrance ».
   
Le CHSCT de l’association pourrait à son tour déposer plainte, dans les prochains jours, pour faute inexcusable de l’employeur. La direction de l’association avait dans un premier temps engagé une procédure de licenciement à l’encontre de l’éducateur, avant de décider de le muter dans un service situé à plus de 30 kilomètres de chez lui et de lui infliger un avertissement. Le 17 novembre, à l’annonce du décès, les 300 salariés de l’association avaient décidé d’exercer leur droit de retrait pour « dénoncer des conditions de travail exécrables qui en arrivent à des drames » comme celui-ci et « en soutien à la famille » du défunt. Ce mouvement se poursuivait toujours mardi, près de deux semaines après les faits.