Comment réduire le redoublement ?

Publié le 9 février 2015 à 0h00 - par

Un enseignant qui suit ses élèves du CP au CE2, des écoles d’été, un examen de rattrapage : pour trouver des alternatives au redoublement, une conférence de consensus a proposé mercredi plusieurs types d’expérimentations.

Comment réduire le redoublement ?

Le Conseil national d’évaluation du système scolaire (Cnesco), instance indépendante créée par la loi de 2013 sur l’école, et l’Institut français de l’éducation (Ifé), ont organisé fin janvier une conférence de consensus sur le redoublement, avec un jury composé d’acteurs de terrain, qui a remis mercredi ses recommandations à la communauté éducative. « Les chercheurs ont démontré que le redoublement », auquel les parents, les élèves et les enseignants restent attachés, « est inefficace pour lutter contre la difficulté scolaire », mais « le simple fait de le supprimer ne résoudra pas les difficultés scolaires ou d’orientation », a indiqué lors d’une conférence de presse André Tricot, président du jury et professeur de psychologie à l’Ecole supérieure du professorat et de l’éducation de Toulouse.

Le jury n’a pas préconisé des mesures à généraliser rapidement, mais prôné des expérimentations qui devront être évaluées scientifiquement pour proposer progressivement des alternatives au redoublement sur les dix prochaines années. Il a recensé plusieurs freins au recul du redoublement : des freins pédagogiques, liés à la prise en charge de la difficulté scolaire, des freins organisationnels, comme des critères de décision du redoublement peu précis, ou encore des représentations sociales qui considèrent le redoublement comme une bonne chose. Pour Michel Lussault, président de l’Ifé, « il n’y a pas de recette miracle » pour réduire le redoublement, mais « des constats partageables ». Parmi les recommandations, expérimenter un « professeur des apprentissages fondamentaux » spécifiquement formé qui suivrait un même groupe d’élèves du CP au CE2. Cette organisation « a obtenu de bons résultats à l’étranger, notamment en Finlande et en Belgique », a expliqué Séverine Guerre, directrice d’école et membre du jury. Autre proposition, offrir une seconde chance, avec un examen de rattrapage en septembre. Des « écoles d’été » pourraient être organisées pendant trois semaines pour préparer les élèves les plus en difficulté.  À part la France, seuls deux autres pays en Europe, Malte et le Portugal, ne proposent pas d’examen de rattrapage sous une forme ou une autre, a souligné la sociologue Nathalie Mons, présidente du Cnesco.

De son côté, le ministère a décidé de rendre « exceptionnel » le redoublement, qui a déjà diminué mais reste plus fréquent en France qu’ailleurs, selon un décret paru en novembre. Un accompagnement spécifique des élèves est censé être mis en place.

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