Enseignants: plus de présence pour un meilleur salaire?

Publié le 29 février 2012 à 0h00 - par

Au cours de son discours à Montpellier sur l’éducation, le 28 février, Nicolas Sarkozy a soulevé la question des heures de présence dans les établissements. Il propose aux enseignants de travailler plus, pour gagner plus.

« Payer davantage ceux qui travaillent plus, ceux qui se donnent plus de mal, récompenser le talent, le mérite, valoriser la réussite, ce sont les principes auxquels je crois, ce sont les principes que la République a toujours mis à l’honneur », a affirmé le candidat UMP. Sa proposition ? Travailler 26 heures par semaine contre 18 actuellement et gagner 25% de salaire en plus, soit 500 euros nets par mois. Il s’agirait de volontariat. Et si l’on en croit l’entourage du candidat, cela conduirait à créer un nouveau corps de professeurs certifiés.

Pourquoi cette mesure ?

  • Une entrée budgétaire : Nicolas Sarkozy, qui ne souhaite pas revenir sur le dogme du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partants à la retraite (à l’exception, semble-t-il, des enseignants du premier degré), met en avant l’impossibilité de recruter davantage d’enseignants dans un contexte budgétaire restreint. A la place, il propose de « faire travailler les enseignants plus longtemps, en les payant davantage » ;
  • Une entrée éducative : le Président avance le fait que les enseignants du second degré manquent de disponibilité, en dehors des heures de cours, pour leurs élèves. Il pense qu’il « faut remettre des adultes dans les établissements pour écouter les enfants, pour soutenir les enfants, les accompagner et les guider » ;
  • Une « opération communication » à l’attention des enseignants : Nicolas Sarkozy joue sur la fibre de la reconnaissance et du statut social des enseignants. Il reconnaît qu’ils sont mal payés, mais selon lui, il est difficile de faire autrement vu leur grand nombre. Le candidat UMP en profite d’ailleurs pour rappeler que les salaires des jeunes enseignants ont augmenté de 18% par rapport à 2007, avant d’ajouter : « A plus d’enseignants moins bien payés, je préfère moins d’enseignants beaucoup mieux payés ».

Les réactions

Du côté du PS, on juge « attristant » le discours de Nicolas Sarkozy, allant jusqu’à affirmer que ce dernier « méconnaissait ses sujets ». Quant aux syndicats, ils sont tout autant critiques. Les trois principales organisations (FSU, Unsa et CFDT) ont qualifié cette annonce de « duperie », jugeant la proposition « décalée » et « improvisée ».

Pour aller plus loin :
Les principales annonces du candidat UMP, par Libération


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