Grève peu suivie des enseignants pour leurs conditions de travail

Publié le 3 février 2015 à 0h00 - par

Malgré un mot d’ordre assez fédérateur pour de meilleures conditions de travail, plus de formation et une revalorisation des salaires, la grève des enseignants à l’appel de la première fédération de l’éducation semblait peu suivie mardi.

Grève peu suivie des enseignants pour leurs conditions de travail

Selon le ministère de l’Éducation nationale, le taux de grévistes est de seulement 7,54 % tous personnels confondus (10,41 % chez les enseignants du premier degré et 7,42 % dans le second degré). La FSU, qui appelait à cette grève, n’avait pas communiqué ses estimations globales à la mi-journée. Le Snes-FSU et le Snep-FSU ont fait état de près de 30 % de grévistes dans les collèges, une participation « qui démontre l’urgence de répondre » aux « inquiétudes » des enseignants. Lundi, le SNUIpp-FSU, premier syndicat d’enseignants du primaire, avait pour sa part dit s’attendre à une participation de 22,2 % dans son secteur.

Dans l’ensemble du Sud-Ouest, les syndicalistes s’attendaient à une faible participation aux manifestations, pour cause de neige, mais ont fait état d’une participation de 20 % à 40 % dans le premier degré. « Nos conditions de travail, c’est comme la météo aujourd’hui : elles se dégradent très vite », a lancé Robert Couffignal, responsable de la FSU dans le Tarn où la neige a tout paralysé mardi matin. Selon Rachel Schneider, secrétaire départementale du SNUIpp-FSU en Seine-Saint-Denis, au moins 90 écoles sont restées fermées mardi dans le département où elle a recensé environ 60 % d’enseignants grévistes. « On se bat surtout pour des postes car les besoins sont plus criants en Seine-Saint-Denis », où les dotations dont insuffisantes en raison de la « forte hausse démographique » et d’un « grand besoin de formateurs » pour encadrer les jeunes débutants, contractuels et stagiaires, a-t-elle expliqué. A Paris, une manifestation francilienne était prévue à 14H00.

Manifestations clairsemées

Dans la matinée, d’autres défilés ont été relativement clairsemés. A Lyon, environ 300 enseignants ont manifesté avec des pancartes réclamant « du temps pour travailler » et « des postes pour être remplacés ». Même participation à Rouen, où les manifestants ont scandé « moyens coupés, élèves sacrifiés » mais aussi « l’éducation est prioritaire ». Une centaine d’enseignants se sont notamment rassemblés à Clermont-Ferrand et Caen. La mobilisation n’a pas été relayée par les autres centrales syndicales au niveau national.

« C’est un premier coup de semonce », relativise la FSU, qui dénonce en France des « classes parmi les plus chargées » parmi les écoles européennes, une « faible rémunération des enseignants et la déshérence de sa formation continue ». « Il y a urgence à apporter des améliorations », martèle le syndicat. Cette grève intervient deux mois après des mobilisations contre des sorties de collèges de l’éducation prioritaire et alors que les rectorats dévoilent en ce début d’année les moyens (classes pour le primaire, nombre d’heures de cours pour le secondaire) attribués aux établissements pour la rentrée 2015, explique Bernadette Groison, secrétaire générale de la FSU. Mais elle intervient aussi près d’un mois après les attentats parisiens, et les incidents survenus dans plusieurs établissements au cours de la minute de silence en hommage aux victimes. « C’est une grève difficile, on ne va pas le cacher, personne ne pouvait se douter qu’on commencerait l’année aussi douloureusement », souligne Bernadette Groison.

« On a le sentiment qu’aujourd’hui, on n’avance pas assez vite sur les décisions à prendre pour le système éducatif, que le souffle avec la refondation de l’école est en train de tomber. On ne sait pas sur un certain nombre de mesures où on va », explique-t-elle à l’AFP. Sur le terrain, « beaucoup de personnels ne voient pas au quotidien les mesures concrètes ». Si les 60 000 postes promis sur le quinquennat « ont été en partie créés, ils sont absorbés en grande partie par la formation » initiale des enseignants et par « la hausse démographique » des élèves, pointe la dirigeante syndicale.

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