Homophobie : l’école touchée de plein fouet

Publié le 19 mai 2014 à 0h00 - par

Dans son rapport 2014, SOS-Homophobie fait le triste bilan de l’année 2013 concernant les actes homophobes, biphobes et transphobes. Le contexte politique du vote de la loi (et les débats qui l’ont précédé) ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe a joué à plein. Le milieu scolaire n’est pas épargné…

SOS Homophobie relève que « le nombre de témoignages(*) relatant des actes commis en milieu scolaire a de nouveau augmenté en 2013, de près de 30 % ». Ainsi, 110 cas ont été signalés en 2013 dans les établissements scolaires contre 88 en 2012, dans un contexte d’augmentation générale de 78 % des témoignages reçus (3 517) par l’association. Pour SOS-Homophobie, « ignorer les LGBTphobies à l’école, tout comme ne pas chercher à les reconnaître, revient à tourner le dos à ces jeunes ».

Quelques données statistiques

Les victimes scolaires

  • 60 % d’entre elles sont des hommes.
  • 36 % sont âgées de moins de 18 ans.
  • 13 % sont des professeurs ou membres du système éducatif. Cela concerne principalement des gays et les attaques viennent indifféremment des élèves/étudiants que des collègues de ces enseignants.

Les agresseurs

65 % d’entre eux sont des élèves ou étudiants et 23 % des membres du personnel de l’Éducation nationale. Dans ce dernier cas, l’acte LGBTphobe rapporté a eu lieu quasi à chaque fois dans un établissement privé confessionnel, que ce soit sous la forme d’une discrimination ou d’insultes « à peine voilées ».

Le type d’agressions

Ce sont surtout des insultes (51 % des cas), qui s’accompagnent parfois d’une réaction de rejet (47 %) voire de menaces et de chantage (15 %).

La cible « adolescents »

La population adolescente a d’autant plus de mal à traverser ces épreuves que cette période de vie, liée à la construction de leur identité personnelle, fragilise les jeunes. Ce sont souvent « des cibles plus faciles à atteindre par des attaques morales et physiques liées à leur orientation sexuelle ou identité de genre ».

Si l’on ajoute à cela qu’ils peuvent difficilement voire pas du tout se confier à un tiers, les tentations de repli sur soi voire de refus d’intervention ou d’aide sont nombreuses. SOS-Homophobie révèle ainsi que les jeunes qui témoignent d’actes homophobes disent souffrir de troubles du sommeil et d’anxiété sociale, ou se refermer sur eux-mêmes de façon excessive. Certains avouent même avoir sérieusement songé au suicide voire être passés à l’acte.

(*) SOS-Homophobie rappelle que « les statistiques de ce rapport sont uniquement établies à partir des témoignages et demandes de soutien reçus ». Or toutes les victimes ne témoignent pas, ce qui laisse à penser que les chiffres réels d’agression sont sûrement bien plus élevés.

Pour en savoir plus : Rapport complet de SOS Homophobie – Rapport sur l’homophobie 2014


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