La laïcité fait sa rentrée

Publié le 30 septembre 2013 à 0h00 - par

Le 9 septembre 2013, Vincent Peillon a dévoilé une charte de la laïcité à l’École. Elle explicite en quinze points les grands principes de la laïcité et sa traduction à l’école.

L’affichage de cette charte est obligatoire uniquement dans le public, de la maternelle au lycée. Elle vise à aider les personnels, les élèves et leurs parents à « s’approprier » les règles de la laïcité. Dès 2015, des cours de morale laïque seront également introduits à tous les niveaux de l’École. Vincent Peillon souhaite que l’affichage de la charte de la laïcité « revête un caractère solennel et constitue un moment fort dans la vie des écoles ».

Pour le ministre, la laïcité est « un combat, non pas contre certains, mais pour tous, pour ce qui rassemble et doit rassembler tout le monde ». Rappelant des grands principes comme la liberté de conscience, la séparation des religions et de l’État, elle évoque aussi des dimensions liées à la vie de l’école : le devoir de neutralité des personnels ou bien encore l’interdiction de port de signes religieux ostentatoires. Une nouveauté et pas anodine : il est précisé qu’aucun élève « ne peut invoquer une conviction religieuse ou politique pour contester à un enseignant le droit de traiter une question au programme ». Cela vise explicitement les incidents et polémiques qui s’en sont suivi sur la théorie du genre ou la théorie de l’évolution, la naissance des religions ou la Shoah.

Quel accueil ?

Si la charte de la laïcité à l’école a reçu, globalement,  un bon accueil de la communauté éducative, du côté de la communauté musulmane, elle est jugée stigmatisante. Ainsi, le Conseil français du culte musulman a regretté certaines « allusions ». Côté syndical, c’est plutôt un plébiscite : « Enfin ! » s’est exclamé le Snalc tandis que le SE-Unsa y voit un « rappel salutaire ». Un syndicat du privé, la Fep-CFDT, a même demandé que cette charte soit affichée dans les établissements confessionnels. Côté parents si l’accueil est très positif de la part de la FCPE jugeant que la charte est bienvenue « face à la recrudescence des replis communautaires », la Peep regrette l’absence de certains sujets « épineux » comme les menus de la cantine, les jours de fêtes religieuses, l’assiduité aux cours d’EPS… Côté lycéens, l’UNL estime que la charte est « un premier pas, un bon symbole ».

Tout n’est pas résolu…

Parallèlement à la présentation de la charte de la laïcité, le Défenseur des droits a annoncé qu’il allait saisir le Conseil d’État pour obtenir des « clarifications » sur l’application du principe de laïcité qui impose une stricte neutralité à tous les agents de l’État. Dominique Baudis pense tout particulièrement aux « collaborateurs bénévoles ou occasionnels du service public » comme les mères qui accompagnent les enfants lors de sorties scolaires ou les jurés d’assises mais aussi « les salariés du privé agissant en lien avec les pouvoirs publics ».

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