Le système éducatif français inégalitaire ?

Publié le 22 septembre 2011 à 0h00 - par

Dans Regards sur l’éducation 2011, l’OCDE tire un portrait sans concession du système éducatif français. En plus d’être à la traîne en termes de performances scolaires eu égard aux indicateurs internationaux, la France renforcerait les inégalités sociales et laisserait sur le bas côté les élèves en difficulté, particulièrement ceux issus de milieux défavorisés. Essayons d’en savoir plus.

« En France, l’inéquité du système éducatif est dramatique », c’est ainsi que Bernard Hugonnier, directeur adjoint à la direction de l’éducation de l’Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), dépeint la situation. Pour preuve, sur 34 pays de l’OCDE, la France est reléguée à l’avant-dernière place. En cause, le fort déterminisme social.

Ainsi, les performances scolaires n’évoluent pas ; pire, celles des enfants issus de milieux pauvres reculent. La proportion de « jeunes en difficulté » est passée, de 2000 à 2009, de 15 à 20 % des élèves. Le constat est cinglant de la part de l’OCDE : « Nous sommes loin de cette école républicaine que nous acclamons beaucoup en France. »

Quelques éléments éclairants :

  • le risque de faibles performances en compréhension de l’écrit est environ 2,68 fois (2,37 pour la moyenne OCDE) plus élevé chez les élèves issus d’un milieu socio-économique défavorisé ;
  • il est 2,19 fois (2,02 pour la moyenne OCDE) plus grand chez les élèves issus de l’immigration que chez les élèves « autochtones ».

Effectifs et taille des classes

Contrairement aux idées reçues, l’OCDE révèle que la baisse des effectifs d’une classe n’est pas en soi synonyme de meilleurs résultats scolaires. Pour que cela ait effectivement et « significativement » un impact, il faut qu’elle soit importante comme par exemple : passer de 25 à 15 élèves par classe. À noter aussi que cette baisse d’effectifs a plus d’impact sur les classes d’élèves défavorisés que sur les autres.

L’OCDE observe qu’entre 2000 et 2009, dans deux tiers des pays examinés, l’effectif des classes a diminué dans l’enseignement primaire. Désormais, en moyenne, dans les pays de l’OCDE, on compte plus de 21 élèves par classe (en France : 23). Quant au secondaire, on compte 24 élèves par classe (idem en France).
Dans le privé, les taux d’encadrement sont plus favorables que dans les établissements publics. En France, c’est le contraire dans le secondaire : on compte 24 élèves par classe dans le public et 25 dans le privé. Globalement,
 « l’enseignement primaire et secondaire reste l’apanage du secteur public dans les pays de l’OCDE ».

Réussite scolaire et programmes

La France est jugée sévèrement par rapport aux autres pays de l’OCDE dans lesquels « l’objectif des professeurs n’est pas de finir les programmes, mais de veiller à ce que tous les élèves maîtrisent les éléments du socle commun ». 

En effet, alors qu’en 2000, le Portugal, l’Allemagne, la Pologne faisaient état de performances inférieures à la moyenne de l’OCDE, elles ont réussi en dix ans à se hisser au niveau de la France. Par exemple, au Portugal, l’accent a ainsi été mis sur la formation des enseignants et la mise en place de politiques spécifiques en faveur des milieux défavorisés. 


La France doit donc redonner un nouveau souffle à son enseignement : 
« Aujourd’hui, en France, nous avons un outil : le socle commun de connaissances et de compétences. C’est une bonne chose pour détecter les difficultés des élèves. Il reste encore à voir quels mécanismes réels mettre en place pour les corriger. »

Pour en savoir plus :

Lire « Regards sur l’éducation 2011 – Les indicateurs de l’OCDE »


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