L’éducation, « Premier de tous les sujets »

Publié le 1 décembre 2010 à 1h00 - par

L’UMP organisait le 03 novembre à Paris son premier « Rendez-vous pour la France », avec pour thème l’éducation, « Premier de tous les sujets » pour 2012, et objet de « propositions ambitieuses ». Quelques jours plus tard, le PS adoptait son « Projet pour l’égalité ».

L’éducation, « Premier de tous les sujets »

Côté UMP, son secrétaire général, après avoir fait l’éloge de la suspension des allocations familiales comme « élément fondamental de responsabilisation », émettait ainsi « une série de propositions concrètes » : obtenir 100% d’une classe d’âge qui sache lire, écrire et compter, responsabiliser les cadres sur les performances, « passer du collège unique au collège pour chacun »…

Quelques penseurs décrivaient l’école comme un champ de ruine (c’est à la mode), chacun y allant de sa recette pour la réformer. Ainsi, Peter Gumbel (auteur de On achève bien les élèves) expliquait avec la satisfaction de l’auteur en vogue que l’école française devait « cesser d’humilier les élèves et se consacrer à leur épanouissement ». Idée nouvelle en effet, personne n’y avait pensé…

S’il a été question de diverses mesures, la plupart ressemblent fort à des « marronniers », tel que l’objectif des « 100% de lecteurs », affirmé par tous les ministres depuis 25 ans…

Mais, au-delà des généralités, où est la politique scolaire ambitieuse dont le pays a besoin ? Et quid des questions budgétaires (un détail, certainement, à moins que ce ne soit un tabou…) ?

Il est « difficile d’avoir de l’ambition pour l’Ecole quand on est ligoté par le dogme de la réduc¬tion du nombre de fonctionnaires », déclarait le SE-Unsa le 04 novembre. Comme l’indiquait encore le syndicat des inspecteurs d’académie le 31 octobre, « si les mesures mises en place concourent à la réduction de la dette publique, elles ne garantissent plus la qualité du service public d’éducation ».

On ne peut pas leur donner tort…

A part les slogans, les banalités et les recettes éculées, on voit mal où sont les « propositions ambitieuses » du parti majoritaire pour l’école.

Côté PS, il reste à savoir si ce sera mieux, car le « projet sur l’égalité » adopté le 09 novembre relève pour l’instant surtout d’un catalogue de bonnes intentions (qui engagent peu) : Il faut « refaire de l’école le premier projet de la Nation et pas seulement son premier budget » ; « que soit revalorisée la condition des enseignants … et rétablie l’autorité du professeur » ;

Il faut également « un grand plan national pour la lecture et les savoirs fondamentaux », et un « véritable service public du soutien scolaire ».

Certes. Mais plus précisément ?

Pour l’instant, on cherche en vain un projet éducatif solide et mobilisateur pour les 5 à 10 ans qui viennent …

Pour le  « premier de tous les sujets » ou le « premier projet de la Nation », encore un effort, s’il vous plait…