Les parents auront le dernier mot dans 117 collèges sur l’orientation en fin de 3e

Publié le 10 janvier 2014 à 0h00 - par

Les parents d’élèves de 117 collèges « expérimentaux » auront le dernier mot sur l’orientation de leurs enfants en fin de 3e à partir de cette année scolaire, selon un décret paru jeudi au Journal officiel.

Les parents auront le dernier mot dans 117 collèges sur l’orientation en fin de 3e

Cette expérimentation, qui concerne des établissements répartis sur 12 académies, est prévue pour trois ans. « Le sentiment de l’orientation subie, en particulier vers l’enseignement professionnel, est identifié comme l’une des causes du décrochage », a déclaré la ministre déléguée chargée de la réussite éducative, George Pau-Langevin, sur le site de l’Éducation nationale. Habituellement dans les collèges, le chef d’établissement soumet en fin d’année de 3e une proposition d’orientation aux parents sur avis du conseil de classe.

En cas de désaccord, les parents d’élèves peuvent alors recourir à une commission d’appel chargée de statuer en dernier lieu. « La commission d’appel est probablement une des pires instances du système éducatif français, qui n’est pas aujourd’hui pleinement satisfaisant en termes d’orientation », a déclaré le secrétaire général du Syndicat national des personnels de direction de l’Éducation nationale (SNPDEN), Philippe Tournier. En fin de 3e, les élèves doivent faire le choix déterminant de s’engager dans une filière générale ou un cursus professionnel. « La question de l’orientation subie concerne surtout les élèves qui sont orientés vers une seconde professionnelle contre leur gré » et qui sont touchés par le phénomène du décrochage scolaire, selon Philippe Tournier.

Inversement, « si un gamin qui veut être plombier se retrouve à faire médecine parce que ses résultats scolaires le lui permettent, c’est sans doute une réussite sociale, mais sûrement pas une réussite du point de vue de son orientation scolaire« , a commenté Paul Raoult, président de la Fédération des conseils de parents d’élèves des écoles publiques (FCPE). Toutefois, si dans ces 117 établissements le dernier mot sera laissé aux parents, cela ne signifie pas qu’ils obtiendront l’affectation souhaitée. « Dans la voie professionnelle, il y a une contrainte de places dans les établissements. Une sélection se fait donc sur les résultats scolaires, certains élèves se retrouvant dans une spécialisation qu’ils n’ont pas souhaitée au départ », a précisé Valérie Marty, présidente de la Fédération des parents d’élèves de l’enseignement public (PEEP).

Un rapport d’évaluation sera rendu par le ministère au terme de cette expérimentation prévue jusqu’en 2016, les syndicats de parents d’élèves et des personnels enseignants penchant d’ores et déjà pour une généralisation du principe du « dernier mot laissé aux parents » dans l’ensemble des collèges.

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