Points de vigilance et perspectives face à la réforme des rythmes scolaires (4/4)

Publié le 22 avril 2014 à 0h00 - par

Dernier volet de l’audition de l’Andev par la Mission commune d’informations sur les rythmes scolaires le 5 février 2014. Elle met l’accent sur les sujets qui nécessitent une attention particulière.

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  • Sur le terrain, le constat est fait qu’il faut du temps pour que les choses se mettent en place. Nous sommes bien dans une période d’ajustement. Il est nécessaire de prendre de la distance et de ne pas oublier qu’enfin les enfants pourront pratiquer des activités qu’ils ne pouvaient pas faire auparavant.
  • Face à des parents investis dans l’éducation de leurs enfants et très en demande d’activités qui contribueraient à leur réussite, l’information et la communication sont essentielles au développement du projet et à sa mise en œuvre car les temps ainsi construits (avec parcours éducatifs et/ou activités construites ou « libres ») ne contribueraient peut-être pas à lutter contre les inégalités de territoires mais pourraient ainsi participer à l’épanouissement et au bien-être des enfants à l’école et, par ricochet, à leur réussite éducative.
  • Une attention particulière doit également être apportée aux enfants porteurs de handicaps et/ou en CLIS et qui bénéficient d’une AVSI sur le temps scolaire, mais pas sur le temps périscolaire. On constate aujourd’hui un manque de visibilité sur les interventions de ces personnels sur les temps périscolaires, à l’instar de ce qui ce passe à la pause méridienne.
  • Il convient d’être vigilant aux territoires ruraux qui, du fait d’un éparpillement géographique, d’une organisation administrative souvent complexe et de ressources parfois faibles en termes humains comme de locaux, rencontrent des difficultés de mise en œuvre en raison d’une pression forte liée aux contenus et aux activités elles-mêmes. Les enjeux pour les communes rurales sont très différents du milieu urbain : le transport scolaire, qui dépend des conseils généraux ou des communautés d’agglomération, dicte bien l’organisation des journées en les calquant sur les horaires des collèges. Les locaux et les équipements peuvent être inexistants au-delà des salles de classe, le recrutement d’intervenants de qualité reste une difficulté difficilement surmontable.
  • La singularité de l’école maternelle : il s’agirait aujourd’hui de revoir les principes d’application généraux pour les enfants de 2 à 6 ans (gestion des temps de sieste, de repos ou encore de récréation, qualité des activités récréatives complémentaires aux apprentissages, etc.).
  • La responsabilité des parents, dont il faut rappeler qu’ils sont les premiers éducateurs de l’enfant, notamment dans le cadre des rythmes de la famille et surtout de leur sommeil.
  • La question de l’évaluation.
  • Les difficultés relationnelles entre les animateurs et les enseignants, qui pourraient se résoudre dans la mise en place de formations communes.
  • La réforme représente pour les collectivités locales un coût important estimé, en coût médian, à 150 € par enfant, alors qu’elles doivent faire face en 2014 à l’augmentation de la TVA et à la baisse de dotations de l’État, dans le cadre de réductions budgétaires de plus en plus contraintes. Ã noter, des nécessités d’éclaircissement sur le financement de cette réforme par la Caisse d’Allocations Familiales, qui a d’ores et déjà annoncé un gel des crédits « enfance et jeunesse » en attente de précisions sur le coût de cette réforme.
  • Il ne faut pas perdre de vue les raisons essentielles de la modification des rythmes scolaires, qui ont aujourd’hui disparu des débats publics et surtout des travaux des experts qui l’ont justifiée.
  • Il faut penser à réfléchir à un allègement de la journée scolaire en collège, notamment en 6e dans le cadre de la liaison « CM2/6e » et plus généralement à celle des lycéens.

Conclusion

Le droit à l’innovation et à l’expérimentation pour les territoires doit prendre sens et être partagé entre personnel de l’Éducation nationale et acteurs locaux. Deux enjeux aujourd’hui nécessitent d’approfondir la réflexion :

  • comment éviter que le temps libéré soit une source d’inégalité ?
  • nous sommes bien dans une nouvelle forme éducative où les notions de complémentarité des temps, continuité, cohérence et articulation prennent sens.

Les leviers existent… Le génie du local sera le complément nécessaire du projet national.

Association nationale des directeurs de l’éducation des villes (ANDEV)

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Retour sur l’expérimentation de la semaine de 4,5 jours qui débute à l’école Sanquer en septembre 2009. Elle concerne 7 classes, soient 170 élèves.

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