Réforme du lycée, l’heure du bilan

Publié le 14 mars 2012 à 0h00 - par

Le ministère de l’Éducation nationale vient de mettre en ligne un rapport daté de janvier 2012 consacré à l’application de la réforme du lycée en seconde et en première. Catherine Moisan, IGEN, et Jean-François Cuisinier, IGAENR, dressent un bilan sans concession.

En octobre et novembre 2011, 25 inspecteurs généraux ont visité 40 lycées « extrêmement divers », présents dans sept académies différentes.  Et selon eux, la réforme du lycée est « un puissant révélateur des atouts et faiblesses du système éducatif, dont les lycées d’enseignement général et technologique constituent le modèle dominant ».

Les constats

La situation est visiblement très inégale en termes de mise en œuvre réelle sur le terrain. Ainsi les inspecteurs généraux dépeignent-ils, selon les établissements, « des avancées, des corrections, des régressions ». En tout état de cause, cette hétérogénéité de situations entraîne « un creusement des écarts entre lycées par rapport à l’appropriation conceptuelle et pratique des enjeux et des outils de la réforme avec le risque d’une coupure entre des établissements qui se donnent les moyens de réaliser leurs objectifs et ceux qui pour des raisons diverses neutralisent les dispositifs innovants et maintiennent les pratiques antérieures ».

L’implication des enseignants est très variable. Si l’ambition semble partagée, beaucoup expriment leur désarroi sur le fait qu’il faut procéder autrement avec les élèves et qu’ils ne sont pas forcément disposés, du point de vue de leur formation initiale, à « enseigner autrement ». La mesure relative à l’accompagnement personnalisé semble la plus difficile à mettre en œuvre. La nature des activités conduites n’est pas forcément adaptée. Ainsi les inspecteurs généraux observent-ils des variantes importantes allant de « la suite du cours, parfois en classe entière » à une séance de « gestion du stress, coaching ou sophrologie ». Le rééquilibrage entre les séries est loin d’être atteint. Ils estiment ainsi que « la série S renforce sa prédominance ».

Les préconisations

  • Recentrer les efforts de pédagogie, autour de cette réforme, sur les proviseurs. Les inspecteurs généraux estiment en effet que leur place est fondamentale dans la réussite du dispositif ;
  • Accompagner davantage les établissements en augmentant le nombre des inspecteurs afin qu’il existe « un potentiel d’inspecteurs dédiés au moins en partie à cette mission » ;
  • Porter une attention particulière aux séries STI2D et STL, compte tenu de « l’ampleur du désarroi des enseignants concernés » ;
  • « Capitaliser et mutualiser les schémas d’organisation liés aux nouveaux dispositifs de la réforme, en particulier l’accompagnement personnalisé, au niveau d’un bassin de formation, et plus généralement au niveau académique ».

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