Retard scolaire à l’entrée de la 6e

Publié le 6 octobre 2014 à 0h00 - par

L’Insee analyse la question du retard scolaire à l’entrée en 6e, à la lumière de l’environnement socio-économique des familles concernées. Sans surprise malheureusement, les territoires les plus défavorisés sont ceux qui connaissent le taux le plus important.

L’Insee a croisé des données détenues par la Depp, la base permanente des équipements et le fichier des revenus fiscaux localisés.

En septembre 2011, 795 000 élèves ont fait leur première rentrée en classe de 6e. 12,3 % de ces collégiens accusaient un retard scolaire d’au moins un an. Ce taux est fortement corrélé à des caractéristiques sociodémographiques de l’élève (sexe, nationalité…) mais aussi de sa famille (profession des parents). L’environnement géographique, à différentes échelles, a aussi un rôle important.

Quelques données

  • Les garçons sont plus souvent en retard que les filles : 13,6 % accusent un an de retard à la fin de l’école primaire, contre 11 % des filles.
  • Les élèves de nationalité française et ceux de nationalité étrangère ne sont pas logés à la même enseigne : près du tiers de ces derniers commencent avec au moins un an de retard le cycle secondaire.
  • Plus le milieu social est aisé, moins les élèves ont de chance d’être en retard. Si les enfants de milieu favorisé accusent un retard scolaire pour 3,6 %, ce chiffre monte à 20,5 % dans les milieux défavorisés.
  • Parmi les élèves boursiers, 21,1 % sont en retard.

Le facteur précarité économique et sociale

L’Insee fait apparaître, dans son étude, que les retards scolaires sont les plus fréquents dans les territoires marqués par la plus forte précarité économique et sociale des habitants.

  • Les élèves résidant en zone urbaine sensible (ZUS) sont près de deux fois plus souvent en retard que les autres. En effet, parmi les élèves de 6e qui y résident, 21,7 % sont en retard alors que, hors ZUS, cette proportion est deux fois plus faible (11,6 %).
  • Les élèves qui en CM2 étaient dans une école appartenant au réseau de l’éducation prioritaire (REP) sont presque deux fois plus souvent en retard que les autres (19 % contre 10,9 %).

La « structure sociale » des académies est aussi à examiner de près :

  • En métropole, on observe les taux de retard les plus importants dans l’académie de Lille et plus particulièrement dans le Nord (14,8 %), et dans les académies méditerranéennes, à l’exception de celle de Nice. A contrario, les académies de l’Ouest (Rouen, Rennes, Nantes, Bordeaux), ainsi que Grenoble et Strasbourg, sont relativement peu souvent en retard. Le plus faible taux de retard est relevé à Paris (9,4 %).
  • Dans les DOM (excepté Mayotte), le taux de retard s’élève à 18 %, avec toutefois de forts écarts entre la Guyane (un tiers des élèves en retard) et les trois autres départements (autour de 15 %).

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