Rythmes scolaires : parution du décret autorisant le retour aux quatre jours d’école

Publié le 29 juin 2017 à 10h14 - par

Le décret autorisant les communes à revenir dès la rentrée prochaine à la semaine de quatre jours d’école en primaire est paru mercredi 28 juin au Journal officiel, un coup de canif à la réforme mise en œuvre par le précédent gouvernement.

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Ce texte permet « d’autoriser des adaptations à l’organisation de la semaine scolaire ayant pour effet de répartir les heures d’enseignement hebdomadaires sur huit demi-journées réparties sur quatre jours », sans modifier le temps scolaire sur l’année ou sur la semaine.

Cela constitue le troisième changement de rythmes pour les écoliers en neuf ans.

La semaine de quatre jours avait été instituée en 2008 sous Nicolas Sarkozy, avec la suppression du samedi matin.

Cette organisation était critiquée par les chronobiologistes, et l’ancien ministre de l’Éducation Vincent Peillon avait décidé dans le précédent quinquennat de revenir à la semaine de 4,5 jours, généralement avec le mercredi matin.

Cette réforme, contestée par des élus, des enseignants et des parents, a été lancée à la rentrée 2013 et généralisée à la rentrée 2014, étalant davantage les 24 heures de classe avec l’objectif d’améliorer les apprentissages. Le raccourcissement des journées de cours s’est accompagné de la création d’activités périscolaires à la charge des communes, partiellement financées par l’État.

Un rapport du groupe de travail du Sénat publié en juin recommande de ne pas revenir à la semaine de quatre jours, et ce malgré les défauts de la réforme, « improvisée et incomplète ». Y revenir « serait un mauvais signe car on ferait prévaloir le monde des adultes sur celui des enfants », a notamment fait valoir Jean-Claude Carle, sénateur Les Républicains de Haute-Savoie.

Selon une récente étude de l’Institut des politiques publiques (IPP), la réforme des rythmes scolaires de 2013 a permis aux mères de « mieux répartir leur temps de travail », en leur permettant de davantage travailler le mercredi.

Pour le SNUipp-FSU, premier syndicat du primaire qui avait mené la contestation en 2014, « l’organisation d’une semaine scolaire, sur quatre jours ou quatre jours et demi », doit être « réfléchie pour permettre de meilleures conditions d’apprentissage pour les élèves ».

« Dans ce projet, l’intérêt de l’enfant n’est pas pris en compte », déplore la FCPE, la plus grosse fédération de parents d’élèves.

Du côté des communes, le retour aux quatre jours pourrait permettre de diminuer leurs dépenses, liées aux transports ou aux activités périscolaire. L’Association des Maires de France (AMF) a salué mardi 27 juin « la volonté louable de redonner de la souplesse au dispositif actuellement en vigueur » mais regretté « l’impréparation avec laquelle ceci a été élaboré ». La réforme de 2013 avait représenté pour les collectivités « un travail colossal et un investissement conséquent », rappelle-t-elle, en demandant « des garanties tangibles sur la pérennisation du fonds de soutien ».

Les maires des petites villes ont dénoncé mercredi la « précipitation » et l’absence de concertation avec lesquelles le gouvernement a selon eux décidé d’assouplir l’organisation des rythmes scolaires.

« Si l’application de la réforme des rythmes scolaires a suscité de nombreux débats et nécessite certains assouplissements, ceux-ci ne peuvent aboutir que dans le cadre d’une concertation entre les différents acteurs locaux », écrit l’Association des petites villes de France (APVF) dans un communiqué.

 

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