Rythmes scolaires : quel impact financier pour les collectivités locales ?

Publié le 14 janvier 2013 à 0h00 - par

La réforme des rythmes scolaires va immanquablement induire de nouvelles dépenses qui risquent de se traduire par des transferts de charges de l’État vers les communes. L’Andev fait plusieurs propositions concrètes sur ce sujet.

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La réforme des rythmes scolaires va occasionner 3 heures d’accueil périscolaire en sus pour les communes. Cela nécessite une réorganisation des services municipaux sachant que, selon les dernières annonces officielles, elles seront réparties à raison de 3 quarts d’heure les lundis, mardis, jeudis et vendredis.

Par ailleurs, même s’il est prévu un fonds spécifique d’aide de 250 millions d’euros pour les communes rurales ou celles en difficulté qui mettraient en œuvre la réforme dès 2013, les contours du financement de cette réforme demeurent flous.

La difficulté, en l’espèce, est de concilier l’intérêt de l’enfant et la gestion des coûts supplémentaires induits par une nouvelle réforme. Il ne saurait néanmoins être question que les dépenses nouvelles se traduisent par des transferts de charges de l’État vers les collectivités locales. Quels moyens l’État et l’Éducation nationale sont-ils prêts à allouer ? Quelle négociation éventuelle peut-elle être menée en concertation avec la branche Famille pour la prise en charge des temps périscolaires ?

En l’absence de précisions de l’État sur le financement, plusieurs pistes peuvent se dessiner :

  • 1re piste :

Les accueil de loisirs sans hébergement (ALSH) sont soumis à des réglementations spécifiques sur le taux d’encadrement des élèves quand ceux-ci sont sous la responsabilité d’un animateur. Les textes officiels (code de l’action sociale et des familles) précisent que le taux d’encadrement des mineurs âgés de plus de 6 ans est fixé à 1 pour 14 enfants et à 1 pour 8 enfants de moins de 6 ans. Une première piste consisterait donc, selon la nature et la forme des activités pratiquées, à envisager un aménagement de cette réglementation pour permettre des taux d’encadrement variables, qui soulageraient les municipalités de financements trop importants.

Il est à rappeler que les études surveillées, ainsi que la pause méridienne ne sont pas concernées par ces dispositions ; ni les accueils/garderies précédant ou suivant la classe qui ne donnent lieu qu’à une simple surveillance.

On peut souligner encore la non-obligation des communes de mettre en place des services périscolaires dans le cadre de la libre administration des collectivités locales.

  • 2e piste :

Une autre « compensation » pourrait se faire aussi par la redistribution des financements déjà pris en charge par les collectivités locales. La présence d’intervenants divers (animateurs sport, culture) pendant le temps scolaire (entraînant un double financement public) pourrait être remise en cause. Il s’agirait de redonner aux enseignants la pleine responsabilité éducative sur le temps scolaire, permettant aux communes d’utiliser leurs personnels pour les activités périscolaires.

  • 3e piste :

Enfin, notons que, pour les communes mettant aujourd’hui en œuvre un accueil de loisirs éducatif le mercredi matin, une dernière « compensation » sera issue de l’arrêt de cette prise en charge et de son transfert vers les 3 heures supplémentaires demandées aux collectivités locales.

Anne-Sophie Benoit, présidente de l’Andev

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